Le romantisme. Quel place occupe-t-il actuellement ? A-t-il encore un rôle ?

On m'a demandé de créer une partie sur ce sujet :

Les symboles de jadis, peuvent encore avoir un impact sur la personne aimée ?
Ou est-ce à ranger totalement dans les tiroirs poussiéreux du passé ?
Et l'épistolaire ?
Et surtout : la poésie ?
Vous me direz que la poésie n'a pas pour seul but de séduire, mais serait-ce là tout un pan de la poésie qui s'effondre à nos yeux ?
Autant de questions, qui reste pour l'instant sans réponse, c'est ainsi que je lance cette discussion sur le romantisme. (Ce ne sera pas réellement un débat ce sera juste un ensemble de réflexions, conseils, idées, arguments, sans affrontement particulier.)

(Que vient faire l'épistolaire dans cette galère ? *sort*)
Bon bah, on vous laisse discutailler, hein. Bonne chance !

L'épistolaire ? Du genre George Sand, Alfred de Musset... etc

Tu es la bienvenue pour le discutaillage !

Liam Daläa a écrit:

L'épistolaire ? Du genre George Sand, Alfred de Musset... etc

Exemple Fail
Tu as entendu parler du poème "les filles de Lot"?

Musset n'a pas écrit que sur l'inceste ^^ Du moins ce n'était pas le sujet principal de ses lettres à George Sand. ( et inversement )

Enfin, on trouve un peu plus romantique que George Sand, je pense. Ça me fait penser à Baudelaire qui disait en substance que George Sand n'était pas une femme mais une latrine.

(Je répondrai au sujet initial d'ici peu)

Oui, le fait est entendu, mais prendre ces deux là, et tenter de montrer ca comme "une vision très romantique", c'est oublier ce passage.

Un peu comme si on résumait Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont, aux Chants de Maldoror. Il a écrit aussi a coté d'autres trucs "plus normaux"

Je ne les prenait pas vraiment comme exemple de romantisme, mais plus comme exemple d'épistolaire amoureux.

Autant prendre les Lettres au Castor , échange entre Sartre et Beauvoir. Quoi ? C'est pas romantique, ça ?

"Je vous emmerde, Castor, sachez-le bien". Rien que pour lire ça...


*sort*

A ce compte là, les échanges amoureux peuvent remonter très loin. Catulle, pour ne citer que lui, en a gratté des pavés.

Ouais, dans un autre style romantique, la correspondance entre Verlaine et Rimbaud. "On vous attend, chère âme...". Même si les poèmes des deux sont parfois loin du romantisme (les Stupras...), y'a beaucoup de poèmes de Verlaine qui sont "romantiques" tout en ne se réclamant pas du mouvement - évidemment.

Et Dieu sait que Verlaine, pour le coup, vivait de par son faible cœur faible.


Dans le doux rêve où s'agite
Ma mie endormie encor...
- Vite, vite,
Car voici le soleil d'or. -

Bon, va-ton s'attarder encore sur la validité de mon exemple, ou on commence à parler du sujet initial ?

Soit, mais pas dans ce sujet

Vous faites ce que vous voulez. alors, je vous laisse créer un autre sujet si vous le souhaitez.

Recentrage sur le sujet.


Je vais commencer par remonter à l'origine, soit le mouvement romantique. Influencé par les Lumières, il est d'abord présent en Allemagne et en Albion ; il arrive en France par Chateaubriand (et ses grands moments de perdition suicidaire dans le parc du château de Combourg) puis par Hugo (comme disait l'autre et amont : "ce siècle porte votre nom !"), Gautier, et Lamartine en poésie (ses poèmes en pleine contemplation au sein d'une nature magnifique...). Entre autres, je ne vais pas citer tous les noms et influences de cette époque. Ce qu'il faut retenir, c'est ce que transmet ce mouvement, les valeurs qu'il a fait parvenir, qu'il a ancrées dans les esprits. Jusqu'à ne plus parler de romantisme à proprement dit. Le romantisme tel qu'on le connaît de nos jours n'est, d'une part, aucunement ressemblant avec le sens original, et, d'autre part, vicié - pour ne pas dire bouffé, rongé - par des clichés (l'inspiration soudaine, contemplation ébahie de la nature, la rose - les fleurs en général -, l'aimée, les vers, les mots grandiloquents...tout ça allant vers un drame style Chatterton). Dès lors, avec des images quelque peu caricaturales et faussées, il n'est guère étonnant qu'on s'en moque avant de s'en détourner.



Le plus important, maintenant. Toute la pensée humaine avance au fur et à mesure des écrivains, philosophes, penseurs...Le romantisme n'a été qu'un mouvement littéraire parmi d'autres. Et le temps a filé, il suffit de lire les poèmes corrosifs de Rimbaud contre le romantisme (ce n'est pas dit directement, mais il y en certains qui sont très cyniques avec le romantisme, l'amour passionné de manière générale - On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans...). Après le symbolisme, le romantisme et le Parnasse sont décriés, du moins mis sur la touche. On passe à autre chose. Ainsi de suite, jusqu'à nous. Guère étonnant, dès lors, de ne plus voir de romantisme dans la littérature. Pourquoi écrire ce qui a déjà été écrit ? Cela amène une question et une réflexion sur le sens, et je dirai plutôt le mouvement de l'écriture. Comme on ne peut rester rimbaldien, on ne peut rester totalement romantique dans l'écriture. Ce serait avoir deux cent ans de retard sur une littérature qui ne demande que de nouveaux styles, de nouvelles recherches - au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau !

Cela répond en partie à la question de Liam. La poésie peut séduire, elle est même uniquement faite pour cela, si l'on étend le champ de la séduction. Mais pas forcément en étant romantique. Le romantisme n'est pas le seul moyen de montrer ses sentiments par l'écriture. Là encore, c'est une dérive des valeurs transmises par le mouvement. On est resté bloqué sur le romantisme parce que le sentiment y est dominant, mais on peut écrire autre chose tout en disant la même chose - ou presque. Le fondement du mouvement littéraire, c'est de tuer le père, renier ses valeurs pour dire les mêmes choses mais de manière différente. Ainsi se crée les légendes et certains génies. Rimbaud n'était pas fait pour le Parnasse, et Mallarmé s'est trompé de siècle, comme nombre de symbolistes. La réponse à apporter, c'est puisqu'il y a eu un romantisme, et puisque celui qu'on peut connaître est ringard jusqu'à la dernière pétale de rose, autant avancer et ne pas rester scotché, les larmes aux yeux, sur la disparition d'un mouvement qui, au final, ne correspond plus du tout à notre manière de penser et de voir le monde. A nous d'écrire un nouveau romantisme ? Il prendra une autre forme, un autre nom, mais on ne peut, tout de même, renier totalement ses influences. A partir de là, on peut écrire de nouveau quelque chose de pertinent, d'intéressant. Du nouveau. Et de donner un grand coup de pied au cul à l'écriture.



Maintenant, ça demeure de la théorie. En pratique, sans tomber dans un romantisme ridicule voire humiliant, des simples marques d'attention envers la personne aimée peuvent suffire amplement. Des marques sincères et simples, que se font naturellement.

Yep. C'est une réponse intéressante.

De toute façon, Chateaubriand, c'était un gothique comme dans south park
/regarde d'un air dégouté et lance "Conformiste!"

Personnellement, je trouve que bien que le romantisme perde de sa valeur. il est toujours présent mais pas dans les mêmes codes.
Pour parler poésie je citerai Byron, pour le reste, une relation épistolaire et intéressante mais de nos jours, les jeunes, veulent du concret.
Ainsi le romantisme s'exprime par d'autre moyen (bouquet de fleur, quoique que ce soir un peu vieux).
Enfin c'était mon point de vue.