Rédaction de 5e.

Sujet : ... En gros, rédiger un texte dans le style du Roman de Renart, pour illustrer un proverbe. Je suppose qu'il n'y a pas vraiment d'autre éclaircissement à donner...

Remerciements à Liam pour avoir tout retapé à l'ordinateur.

Spoiler:

Je ne vous souhaite pas bonne lecture, excusez...



L’histoire que je vais vous conter implique des chats. Oui, vous avez bien lu : des chats. Si je peux si bien vous la raconter c’est que j’ai attentivement écouté les plaintes de chacun pour la reconstruire entièrement.
Les chats de cette histoire appartiennent à ma grand-mère. Le premier – pardon : la première protagoniste se nomme Tibille. Le portrait est des plus rapides à dresser : longs poils noirs et soyeux, démarche impériale, caractère teigneux et égoïste. Bref… Tibille est une éternelle insatisfaite qui, si elle ne se montre pas jalouse, ou râlant auprès de la première personne venue, boude toute compagnie avec un suprême dédain. La deuxième se trouve être Boule-de-gomme. Ce nom lui va à ravir – quoiqu’elle soit plutôt en poils, bien sûr… d’ailleurs forts longs, comme sa comparse, passant toutes les nuances de la crème à la noisette. Pleine d’entrain en toutes choses, sautant partout à qui mieux-mieux ; elle a le chic pour mendier quelque caresse et se montre d’une opiniâtreté exemplaire tant que l’on n’a pas cédé à ses miaulements – ce qui vaut aussi pour obtenir notre assiette...
Les présentations sont faites, l’histoire peut commencer.
Mon récit commence en quelque recoin du jardin, débordant de fleurs, fruits, légumes, arbres et arbrisseaux en tous genres à cette période de l’année. L’endroit rêvé pour notre vieille râleuse de Tibille, s‘il lui vient la méchante idée de jouer des tours à d’autres. Ce qu’elle fera avec la malheureuse élue, l’innocente et fragile Boule-de-gomme. Elle l’aborde en ces termes, insinuant que quelque chose de bien plus savoureux que des pâtes à la carbonara et aux lardons l’attend ailleurs :
« Boule-de-poils, chère enfant ! Je vous cherchais pour vous annoncer la nouvelle ! s’exclame-t-elle avec autant d’enthousiasme que possible.
- Ravie de vous voir Miss Billes… Mais cette nouvelle attendra, car je suis en plein repas »
La commère fait la grimace, tant pour le surnom donné que pour son plan sur le point d’échouer. Mais ! qui ne tente rien n’a rien.
« Abandonnez cette horreur ! Un plat bien plus digne de votre si délicat palais vous attend plus loin.
- Où est-ce ? demande la naïve, soudain à l’écoute.
- Voyez-vous la forêt de citrouilles au fin fond du jardin ?
- Fort bien, dame… mais pas le repas.
- Il se trouve en ces bois. »
C’est au tour de la Boule de faire grise mine, car elle n’apprécie guère les tiques avides et les puces sournoises cachées en ces lieux, épiant toute nouvelle victime. Mais la faim et la gourmandise (surtout cela !) lui font perdre toute raison :
« Je vous remercie mille fois, chère aînée, pour cette information cruciale. J’oublie volontiers nos nombreux différends pour cela. »
Et elle part en quête, sans voir ni entendre le rire étouffé de la trompeuse – qui en profite pour finir son assiette.
Une fois arrivée au mur, chargée de toutes les tiques et puces des alentours, exténuée par sa course, elle a beau chercher, chercher… elle ne voit rien qu’un peu d’eau stagnante, en lieu et place du repas promis.
Sa raison retrouvée, elle s’en revient furieuse d’avoir été trompée. Mais une fois arrivée en lisière du bois, elle voit la traîtresse narrer son exploit, auprès des autres chats rassemblés à son appel et qui se mettent à rire plus que de coutume au récit de sa mésaventure.
Rouge de honte sous ses poils, la petite rumine vengeance et établit un plan. Le principe en est simple : emmener « Miss Billes » près de la piscine, prétextant le besoin d’une protection invincible; puis trébucher, comme par mégarde, faisant tomber l’enquiquineuse dans l’onde d’une pureté douteuse.
Elle se porte donc à la rencontre de son ennemie et la flatte si bien quant à l’autorité qu’elle possède que, sous cette inflexion, son orgueil comblée celle-ci rend les armes et la suit sans plus protester.
Une fois que les voilà arrivées, la commère s’étonne de ne point voir le moindre danger :
« - Je ne voudrais vous contredire, déclare-t-elle confuse, mais rien de ce que vous m’avez narré ne m'est visible. Vos périls semblent loin, s’ils ont lieu d’être.
- Je vous jure qu’il en ait, vous les verrez sous peu. Quelques secondes pour le moins…
- Cela est fort précis mais… »
Déjà, la frêle innocente l’a poussée et la voilà à l’eau, crachant et feulant sans discontinuer. La rusée lui murmure alors du bord :
« Rappelez-vous ceci, belle dame : Trompez-moi et vous serez trompée. »

Hourah !

c'est sympa comme texte

On pourrait faire une distinction entre les textes enfantins par le sujet et enfantin par le style. Ce texte ne peut pas être comparé à Gloups au niveau du style. Mais il a quand même quelque chose de " l'enfance ". (entre guillemet)

c'est vrai... ni à "la tour de..." bref !
j'ai bien aimé oui.

J'ai bien apprécié ce texte , ayant eu moi même 7 chats à la maison, des histoires, j'aurais pu en raconter mais l'idée de les faire parler ne me serait sans doute pas venue de suite
Si tu as d'autres nouvelles du même cru, j'y goûterai bien volontiers

Faudrait que je lise le Clan des chats ^^

c'est hypérion qui lisait le clan des chats non?

Je crois qu'il les a lu oui.

Le texte est bien écrit, même si le thème ne me passionne pas, il m'a fait sourire à plusieurs reprises.
La dernière phrase est un peu faible, (le "Rappelez-vous ceci, belle dame : Trompez-moi et vous serez trompée.") Mais bon...

Bonne initiative Liam