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| | Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour | |
| | Auteur | Message |
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The shadow Chef correcteur
| Sujet: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Dim 6 Jan - 18:17 | |
| Je me suis recréé moi même à l'identique Pour voir ce que cela faisait d'être soi, de l'extérieur Et puis je t'ai multipliée, toi Pour t'aimer deux fois à la fois. Et dupliquer les secondes. A gauche je t'ai placé dans la lumière du jour A droite, dans l'obscurité de la nuit, Ta beauté était si grande des deux côtés que je n'ai su me décider Et je suis resté immobile en attendant le passage Du jour à la nuit, et de la nuit au jour. Mais quand la lumière enfin s'est inversée Tu as disparu sans laisser un seul fragment de toi. Alors j'ai versé toute ma tristesse, comme un estuaire Inconsolable, jusqu'à faire déborder l'océan de mes sanglots. J'ai pleuré tout le silence de ce Monde. Des siècles se sont écoulés, immenses et majestueux Des civilisations entières se sont éteintes, emportées par les flots Des empires se sont écroulés, reconstruits, Puis anéantis à nouveau. La guerre a déchiré les continents à coup de canons, Le Rêve est né, il a tremblé. Et puis, Plus rien... le vide à nouveau. Seul ce silence omniprésent qui se déversait, Remplissait l'univers, le poussant à s'agrandir pour ne pas se froisser (Et dire qu'aux premiers jours il tenait dans tes yeux) Un jour, il m'a semblé t'apercevoir au fond d'un paysage Courant sous une averse sans bruit, et sans pluie, Sauvage et insaisissable. Depuis je poursuis ton souvenir, D'étoiles en étoiles, Inlassablement. *
Dernière édition par The shadow le Lun 7 Jan - 0:58, édité 1 fois | |
| | | Liam Daläa Chef Administrateur
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Dim 6 Jan - 18:34 | |
| Je valide aussi ! Je n'ai rien à dire. Je suis totalement ravi de lire de tels textes de ta part. | |
| | | Mario Ecrivain
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Dim 6 Jan - 18:59 | |
| Deubble judgmenthe
Mario : Quelques formules très jolies, parfois frôlant le cliché du romantique à deux sous, mais ça passe, c'est tout tendre, très joliment montré. C'est joli parce que tu ne fais pas que des images, ça raconte une histoire. Par là, il y a de facto des lourdeurs, mais ça passe aussi. Disons que la douceur est là, donc on pardonne.
Deedlit sur le canapé, je cite donc : j'approuve. C'est cro meugnon (je ne suis pas en mode réflexif, pardon). | |
| | | The shadow Chef correcteur
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Dim 6 Jan - 20:03 | |
| je n'ai pas trop essayé d'éviter le cliché c'est vrai, en fait je m'amuse de la poésie qui n'a que la passion pour unique moteur. Mais ça peut avoir son charme je le reconnais, et c'est pourquoi ce texte se veut être un mélange entre la critique et l'hommage à la spontanéité du sentiment amoureux. De toute façon je suis devenu un bisounours, je n'ai plus de cerveau et j'aime tout le monde (même les passants dans les métros). Merci pour vos commentaires. Merci à Deedlit pour son impression du fond du canapé. | |
| | | Liam Daläa Chef Administrateur
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Dim 6 Jan - 20:40 | |
| De toutes façon nous sommes tous des bisounours, même quand on est armé d'une mitraillette ! | |
| | | Gudule Ecrivain
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Dim 6 Jan - 21:44 | |
| et même quand il y à des zombies en face | |
| | | Fereydoun Ecrivain
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Mer 9 Jan - 10:53 | |
| Pour ma part, si j'peux me permettre une critique alors que je n'ai rien produit, c'est la rythmique. En poesie, il n'y a pas que les rimes, et les phrases aux belles métaphores. Il y a un fil conducteur, et celui ci semble être bien tenu.
Mais le plus gros soucis, en poesie, c'est la rythmique comme je le disais tantôt. Et là, je trouve que ça coince un peu. Les vers ne coulent pas de source, il y a comme le dis Luigi des lourdeurs. Des phrases qui s’essoufflent, des sons trop durs qui se succèdent quand on évoque la douceur. Bien sur, je n'evoque pas le nombre de pieds, c'est un choix artistique. D'autant que fatch, faire de l'alexandrin, c'est pas gagné.
C'est évidement un avis tres personnel, à laquel je m'accroche des que je tente d’écrire et qui par conséquent, limite d'autant plus mes productions.
That was my 2cents,
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| | | Liam Daläa Chef Administrateur
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Mer 9 Jan - 15:52 | |
| Le rythme... Au bout d'un moment dans les vers libre de ce type, il prend une autre définition, que celle qu'il a dans l'alexandrin. Dans l’alexandrin, il faut, je dirais, un rythme scandé, chanté, et très strict. Là, il s'agit plutôt d'un "rythme-murmure", le rythme effacé de la prose, le rythme dilué de la parole. Je n'ai pas trouvé de lourdeur rythmique maladroite pour ma part. les seules lourdeurs que j'ai trouvée, il y en a, sont celles qui sont voulues. Mais c'est des lourdeurs d'exclamation ou d'accumulation du genre "t'aimer deux fois à la fois." qui ne me gênent en rien.
Encore une fois ceci est mon avis très personnel.
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| | | Fereydoun Ecrivain
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Mer 9 Jan - 19:36 | |
| Je met en avant le choix des sons, en fait. Petit exemple pratique: - Je te hais ! - Je te déteste ! Si haïr est plus fort que détester, c'est que haïr est un cri primal. Presque rauque, qui sort des tripes. Alors que detester, c'est un mot civilisé. Il est structuré en plusieurs syllabes, segmenté par des sons forts, dur. Dé et Té². Pour prendre un exemple réel, je vais citer ce ver:
Inconsolable, jusqu'à faire déborder l'océan de mes sanglots.
- con quà der glot sont des sons qui tapent, qui hachurent quelque chose qui évoque plutôt le flot sans fin. On peut les repartir, pour evquer la boule qui remonte, se coince dans la gorge et explose. Je pense que c'est la rythmique et la musicalité qui font la différence entre un paquet de vers, fut-il bourrés de bonnes idées, et la poésie. Mais je suis prêt à parier que l'on peut me trouver des contrepieds. Il ne s'agit, apres tout, que d'une opinion. PS: quand j'evoque l'alexandrin, il ne s'agit pas de suggerer qu'il aurait du en faire. C'est un exemple de pieds dont la chose est dure à suivre, qui crée son rythme tout comme le tercet et le quartain. Je dis au contraire qu'il fait du ver libre et que ce choix ne se critique pas, car plutot representatif d'une idée artistique, le refus d'un cadre. Donc, pouvant servir la musicalité et la rythmique, mais pas essentiel. | |
| | | Mario Ecrivain
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Mer 9 Jan - 20:30 | |
| Je suis plutôt d'accord avec Fereydoun sur le point de la rythmique et de la musicalité, qu'importe le style de vers. Mais je vais plus loin, car le rythme, ce n'est pas seulement une histoire de métrique, mais aussi et surtout une histoire de sons, de syllabes, et de comment, de facto, les mots se prononcent. La différence entre le vers libre et l'alexandrin, ce n'est pas l'absence de métrique, c'est que dans un cas, le rythme est encadré, dans l'autre il est laissé à lui-même, et ça ne veut pas dire qu'il est complètement différent. Les mots et les sons sont les mêmes, le rythme change, disparaît, se transforme, mais la musicalité est semblable.
C'est pour cela qu'actuellement, je fais du vers sous liberté conditionnelle, comme dirait Liam. D'une part le vers complètement libre et boiteux ne me plaît pas, et je ne veux pas encadrer mes vers. Du coup je fais des vers presque semblables, à une deux trois syllabes près, et qui ont les mêmes sonorités, parfois les mêmes sons dans les mots. Ça m'a semblé un bon compromis dans ce dialogue fort intéressant, mais inexpugnable si on choisit un camp. | |
| | | Liam Daläa Chef Administrateur
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Mer 9 Jan - 21:26 | |
| Mmmf. Je suis assez d'accord en général avec ce que vous dégagez, au détail près que je ne parle pas de rythme pour le choix des sons. Mais plutôt de musicalité. Quand au flot continu pour les sons qui hachurent, je n'ai pas la même impression, j'y vois plus un frottement, un contact, voir un choc dans ce hachurement. En revanche, ce qui étonnement me semble prononcé comme un long flot continu, une logorrhée, je trouve, c'est l’accumulation de monosyllabes du genre : Rien. Il fait bien trop noir dans mes yeux qui sont tiens. Cette phrase fait l'inverse de ce que j'ai voulu donner en l'écrivant mars dernier, elle coule sans accroc pour moi aujourd'hui (hormis le "Rien."), alors que je voulais à l'époque qu'elle semble hachurée. Elle n'est hachurée que visuellement, mais elle ne l'est que peu à voix haute malgré les consones occlusives du genre B, T, D et Q. Ce qui me semble pas mal hacher une phrase, c'est la rencontre des consones entre elles plus que les consones en elle-même. Et les hiatus de voyelles aussi, me semblent hacher la phrase. Ta phrases en est un très bel exemple : "Inconsolable, jusqu'à faire déborder l'océan de mes sanglots."
(L'occlusive D et la sifflante S ont quand même, je le reconnais, surement un rôle de découpage et d'agressivité, mais moindre, je dirais, par rapport au choc des consones et au choc des voyelles.) | |
| | | The shadow Chef correcteur
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Jeu 10 Jan - 22:42 | |
| Après un long attachement à l'alexandrin (lecture de Baudelaire, Mallarmé, et Lamartine oblige) et après de longues réticences, j'en suis finalement venu à ce constat: la forme classique n'a d'utilité que si l'on cherche à obtenir un résultat particulier.
Inconsolable, jusqu'à faire déborder l'océan de mes sanglots.
L'exemple est pertinent, je t'en remercie. J'aurais pu chercher à lisser le vers (enlever ces sons durs: con, qu'à, glo) pour évoquer un écoulement de sanglots (faire coller l'image au son). Si je comprends ta remarque, c'est l'idée, n'est ce pas ? J'essaierai de faire plus attention, je reconnais que je ne tiens pas assez compte de cette idée (assez proche de l'hymnance, faire coller le son au sens).
Mais je nuancerais cela par le fait que si il n'y a pas un effet recherché en particulier je ne vois pas l'intérêt de mettre une trop forte contrainte en ce sens. Le risque d'une telle démarche est de devoir modifier même légèrement l'image/le sens voulu, au profit du son (notion englobant le rythme et la musicalité). Au final la poésie exige un compromis constant entre l'image et le son. Mes lectures récentes ont eu raison de mes dernières réticences à faire primer l'image et le sens.
S'éloigne t on de la Poésie par cette démarche ?
Cela nous ramène finalement à la définition de la poésie. Pour ma part j'ai adopté la suivante (de Bukowski):
"qu'est ce que la poésie ? personne ne sait. ça varie. ça fonctionne tout seul comme un escargot rampant sur le mur d'une maison. oh, c'est une grosse chose spongieuse qui devient toute gluante et visqueuse quand on marche dessus."
Bukowski écrit il de la poésie ? Si on range ses textes dans la catégorie poésie on ne peut que douter de l'existence d'une définition générale. On peut l'en exclure et tenter de se raccrocher à une définition. Pour ma part je ne vois pas l'intérêt d'avoir une définition. de cette approche il résulte une impossibilité de fixer des critères pour dire si un texte est de la poésie ou n'en est pas, mais après tout, quelle importance ?
Mario avait bien résumé cette vision: N'importe qu'un état d'esprit et une volonté pour faire un poète, et le reste est bien secondaire.
Ma vision du genre a évolué, et j'en suis venu à faire primer la spontanéité sur la technique. Je suis prêt à renoncer à la qualification de "poème" si ce texte ne correspond pas aux critères, d'ailleurs je n'emploie que rarement ce mot pour qualifier mes propres écrits, préférant parler de "texte à visée lyrique". On en revient à la définition de la poésie. Elle varie, et c'est pour cela qu'elle existe.
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| | | Mario Ecrivain
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Jeu 10 Jan - 23:26 | |
| Voui, je signe la citation. Il n'y a pas de définition de la poésie. Il y a des poèmes, des semblants de poèmes, et autant d'écrivains qui se prétendent comme tels après quelques lignes. Les règles sont au final surfaites, on fait ce qu'on veut, mais dans la limite, le cadre de la poésie. Musicalité, rythme, sons, syllabes, métrique, image, sens, etc. On les retrouve toujours tant qu'un poème est bien écrit. Le reste n'est qu'affinités de l'auteur avec son style, et du lecteur avec le style de l'auteur. L'état d'esprit et la volonté influent sur l'écriture, certainement. Même sur la façon d'être. Avant l'écriture, avant toute chose, l'âme prédomine. La manière d'être est la base de tout. Et je ne parle pas forcément de clairvoyance ou d'intelligence. La sensibilité au monde dépasse complètement ça. Et je lie tout cela avec la vision de l'humanité, un certain espoir mêlé à un désespoir torturé en l'humain. Je crois qu'on peut rattacher pratiquement tous les poèmes à ces quelques lignes *se jette des fleurs à la gueule*La spontanéité, Shadow, est très intéressante. Cependant cela demande un minimum de travail, de ratures et de réflexion, tout de même. Encore une fois, un compromis est nécessaire, je pense | |
| | | Fereydoun Ecrivain
| Sujet: Re: Si Dieu n'existait pas j'aurais inventé l'Amour Ven 11 Jan - 11:37 | |
| Je suppose qu'on peut voir deux écoles de coherence. La visuelle, et l'auditive. D'autant plus quand on vois l'importance que peux avoir la calligraphie. Ayant une lecture plus auditive que visuelle, je suppose que naturellement j'ai préféré la première.
Néanmoins, il me semble nécessaire de faire la différence entre la prose poétique, et la poésie. La poesie est un exercice de style ardu. Pleines de petites règles et subtilités qui font toute l'essence même de sa beauté. (de son Art ? Hum, je déborde sur un autre débat.) Le ver libre n'a de libre qu'il se libère que des contraintes de moules. Il ne se libère jamais des sens.
La poésie parle directement au pathos. A l’émotionnel. Elle fait ressentir, que ce soit du positif, du négatif, ou même de l’ambiguë. Partant de ça, tout ce qui est purement .. anatomique ? devient superflu. Je rejoins donc ton interprétation par ce bout là.
Mais si la forme prend le rebrousse poil du sens, alors il y a une situation de leger malaise, qui est contreproductif avec l'ambition du Poete.
Et c'est pourquoi, à titre personnel, avec la contrainte de la barriere de la langue, je m'interesse particulièrement aux Haikus japonais. Et pour finir sur une citation, ayant trait aux haiku mais fort pertinente ici:
« Cette contrainte présente un immense intérêt pour la créativité elle-même. Pourquoi ? Parce que la contrainte pousse à chercher des solutions pour pouvoir s’y conformer et que face à l’impossibilité de trouver des solutions littéraires conventionnelles, on doit souvent avoir recours à d’autres qui ne le sont pas […]. C’est donc précisément en cela que la contrainte pousse à la créativité, à l’innovation littéraire, à trouver des formes réellement poétiques. Paradoxalement : se conformer à la contrainte mène à l’innovation littéraire ; et la contrainte engendre la plus grande liberté de langage. Et plus elle est sévère, plus elle est créatrice. On aurait tort de s’en priver. » | |
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