Contrastes

Réponse de Liam (l'éternel optimiste):


Extinction… Extinction…
Extinction…
Non...

Je ne vois pas vraiment de réelle extinction.
Ici, le vent se heurte à nos mots sans raison,
Et les abîmes n'ont du vide que le nom.

Oui !
Depuis les catacombes
L'océan est un phare au fond de l'avenir,
Et le moindre avenir embrase les étoiles ! Mais il n'y a plus d'étoile !
Et, seules, les ondes du passé deviennent tsunamis.

Ici, l'oiseau ne touche pas le sol
Il éclabousse encore de nuées son éclat.
Que le hasard le porte et l'emmène et le guide !
Pour le voir dessiner de grands bonds triomphants !

Il nous suffira alors
De grimper sur son dos.







Vers inspirés par le tableau, par Mario:


Le jour et la nuit s’étiolent en flaques
mare de sang montagne pourpre
escalade pour les hommes
main dans la main à l’aurore
les yeux levés devant la scène des batailles éternelles

l’ouragan arrive l’orage gronde
les yeux cachés les dents lavées par le fleuve
le lit noir de la rivière blanche
le rire bleu du démon fou et son menton
tâché du pire des sangs

dans la fureur sauvage, évasion
d’anges noirs, oiseaux sans noms, serpents craintifs
loin du grand chaos au centre de l’univers
où s’entrechoque l’homme dans sa chute
les genoux pliés vers l’avant et le reste
décapité dans l’éther, le reste seulement

le tout livré aux visages d’enfants
les figures finissent en tâches en traits en ronds
colorés difformes dans le mouvement aléatoire
une question déposée sur la couleur
murmure avec fracas et grandiloquence

à propos des mystérieuses voix qui l’occupent

Extinction...

Es-tu sûr ?
Moi je n'en vois pas réellement.
Il y a toujours l'oiseau au dessus des abîmes sanglants.
Et puis le sang n'a pas fini de couler, d’imbiber les terres et de troubler la l’immobilité silencieuse du fleuve.

Hum, le poème seul aurait pu me parler, je ne vois pas les liens entre lui et le tableau. Je comprends que tu le fasses, je saisis la manœuvre et ce que tu cherches à exprimer, mais je ne vois/ressens pas les mêmes choses. De là, on pourrait faire un exercice intéressant qui serait d'écrire chacun le poème de ce tableau, selon nos propres visions, images qui parviennent, scènes se déroulant aux creux de nos rétines fascinées.


Il manque un terme, selon moi, par exemple celui de fureur. La convulsion et l'extinction ont leurs places.

Citation :

on pourrait faire un exercice intéressant qui serait d'écrire chacun le poème de ce tableau

A vrai dire... C'est un peu ce que Shadow et moi avons fait, vu que j'ai posté une forme de réponse à Shadow sur le profil d'Olga. (Même si ça ne se veut pas très poétique car c'est de l'écriture forcée, ce que je n'ai jamais su faire.) C'est à ton tour Mario !

Je vote plus pour une apocalypse infinie plutôt qu'une extinction, mais j'approuve les mots de fureur et de convulsion.

Je ne suis pas très étonné que vous ne ressentiez pas les même choses. En fait je n'ai pas vraiment cherché à faire un poème sur le tableau. Le tableau n'a été que l'élément déclencheur, il m'a inspiré deux trois images, une ambiance, et le reste est très libre et subjectif.
Conscient des limites de la démarche, j'ai hésité à mettre le tableau. Mais je ne pouvais pas cacher la source. Et puis le jour (ou le lendemain) de la mort du peintre, c'était un petit hommage.

En tout cas je salue la pertinence de vos réponses. Je vois que vous veillez toujours à ne pas se laisser aller à l'approximation.

Oui, d'ailleurs, qui est l'auteur de ce tableau ?

(Quand à ma réponse elle est presque plus inspirée par ton poème que par le tableau.)

C'est Zao wou ki (j'ai ajouté un "like" sur facebook). Tu devrais faire quelques recherches je pense que tu ne sera pas déçu.

J'ai réalisé l'exercice, il est posté sur facebook.

Je me permets de rassembler ici vos exercices (il est pénible de devoir aller chercher ça sur facebook).

Bien. Bonne initiative !