Lasses, sous l’orée du jardin
Bois divin, clairière d’herbes blanches
S’allongent l’âme et la main
L’orage s’annonce vers leur manche
Ils passent parmi les grandes migrations
L’infini comme promesse de repos
Ils captent l’énergie et les puissantes vibrations
Leurs yeux vivement calmes sont tendrement clos
Se dévoilent en furie les peintures aériennes
Dans l’entrebâillement du ciel l’aigle séduit le Soleil
Les figures de coton font salon sous le vent
Et le soir étincelle ; et la Lune luit merveille…
Les secrets sont dévoilés dans l’éclat
Des astres en fleurs, pétales de nuit
La terre est loin…les hommes ici-bas
S’endorment fous d’avoir frôlé la vie
Ames de l’empyrée ! Ames déshéritées !
Démunies par tous les citoyens
Voilà votre royaume, vos palais éthérés
Où la Beauté rêve et le rêve est souverain !
Libérés de la fréquentation du monde
Du corps et ses aspirations futiles
Ils respirent enfin sans leurs chaînes immondes
D’un souffle pur où la joie rutile
Les maillons, villes criardes en révolution
Brûlaient la chair la tirait à la terre
Arrachaient les ailes de l’oiseau de son
La poésie mourrait dans les rues d’enfer
Cimetière immense, les cites ensevelissent
La fusion des cœurs amoureux des astres
Le champ d’étoiles paisible s’offre aux délices
Des yeux creux d’avoir perçu les désastres
- Pars ! Pars ou reste accroché ici-bas !
Chacun a entendu cette voix de raison
- Abandonne le connu ! Abandonne-toi !
Et le dégoût et l’ailleurs ferma les maisons
- Tu seras nu dans la chair des nuées !
Tu auras froid. L’eau brisera ta chaleur !
Tu brûleras sous les zéniths d’été
Ta peau de cuivre chauffée jusqu’au cœur !
- Alors, dans une impossible perdition
Tu te découvriras en l’état tonitruant
Ta main trouvera une nouvelle condition
Pour l’humain issu du tremblement !
- Tu trembleras, dans les grondements !
L’esprit léger pris dans les tempêtes
La mort sera ton seul cheminement
Au ciel furieux tu chanteras la fête !
Les papillons répandent la rumeur
Pégases blancs aux murmures doux
Ils incantent au fond de la fraîcheur
Les siècles qui hérissent le poil des cous
Les pèlerins, tendres miséreux célestes
Marcheurs du silence, muets bavards
Ecrivent pour une brillance, d’un geste
D’un vers élégant en œil de buvard
Cherchent, au bord de leurs souliers
Troués, crevés par les étoiles filantes
Les dernières âmes du sol à expier
A la lumière de la Voie Vivante
Les œuvres s’échappent en riant fort
Vers de nouveaux continents stellaires
Vagabondes immortelles que les Soleils dorent
Foudroient de mots l’ancien dictionnaire
- Mendiant, perceur de mystères
Tu n’es plus fait pour la boue
Tiens-toi droit, demeure fier,
Tiens la plume que le vent secoue,
Ecris le ciel qui se donne
Par charité d’éclairs et d’orages
Le vent sonne gronde et résonne
La terre est si loin auprès des nuages…