Je vous l'avoue, je suis un homme misérable, en ce qui me discerne des autres réels, savoir écrire. Car quoiqu'il arrive je garde le même sens commun pour les rêves ou le travail. La tragédie de la pleine conscience de l'avenir et d'y rester cloitré. Je ne vois que le futur, la seconde qui suit le présent, la conséquence de l'action,
et lorsque j'y superpose le présent futur, que je m'y inclus dedans
je me vois toujours vivre dans cette chambre ouverte, entravé par une multitude de futurs invisibles, collé à la chaise à essayer d'explorer l'indénombrable.
Des gens déambulent sans que je n'y fasse bien attention
Le poids d'une vie est déjà très rude par ses possibilité, il suffirait alors que j'y entremêle la ligne de l'humanité, et dieu sait qu'elle est terrifiante, pour que j'y succombe.
Je vis dans un lieu qui n'existe pas et qui n'existera sûrement jamais, produit déformé de mon imagination, qui ne cesse de se remodeler en fonction de toutes mes vies précédentes, morts-nés. (c'est en ce quoi la mort est toujours si proche de nous)
Il n'y a guère que l'idée de ma conscience qui reste la même.
Comprenez vous alors pourquoi j'écris ces vulgaires poèmes, ils sont le seul ticket que je puisse m'offrir vers la vie qui se vie pleinement, sans meurtre où l'on peut construire des usines.
Je remplis tous ces espaces libres avec ma seule volonté et des mois, cousins du moi créateur. Des guerres même y éclatent et l'on reconstruit derrière en plus grand et plus solide.
C'est un présent solitaire où les autres demeurent à l'extérieur (car il y a toujours un dehors) prisonniers de leur héritage.
Et là encore quel sentiment incorrect, puisque je n'écris pas
je ne suis que l'autre dehors, qui me regarde écrire à travers la fenêtre, honteux de me sentir si vivant
sans ne jamais savoir d'où vient cette beauté.