Au chemin bordé de cadavres,
Je vais sans espoir aucun.
Mourir est opportun
Et la vie n’a plus sa chance.
Le chemin est étroit
Et son issue un précipice affreux
Vers lequel je vais joyeux.
Au chemin bordé de cadavres,
Je chemine, je danse
Pour la mort délicate,
Une danse macabre,
Un tango sans foi.
Le sang s’est répandu,
En un lac immense
Sur lequel ont fondu
Toutes nos espérances ;
Le soleil a frappé
Nos corps isolés
Et nos âmes ont disparu.
Au chemin bordé de cadavres,
Je suis comme chacun,
Mourir est opportun,
Je suis un cadavre
Qui chemine sans espoir
Et jour et nuit et matin et soir
Je suis un cadavre
Qui cherche le soleil.
La tombe s’est ouverte
Sur les reflets de mes cheveux,
Depuis je vais par le chemin,
Je vais par les vallées vertes,
Les lunes et les dunes arides,
Les légendes et les égouts humides,
Les lacs, les mers et les feux.
Que repoussent mes cheveux,
Au soleil qui est la fin
Des cadavres au bord du chemin.
Que jamais ne s’arrête la route
Qui mène au soleil
Puisque c’est là que je vais
Sans jamais faire de détour
Car ma vie c’est la route
Qui mène au soleil.
Au chemin bordé de cadavres,
Je vais avec l’espoir
De trouver enfin le soleil.