Les âmes de fleurs s’ennuient à troubler leur reflet, gorgées d’amertume à force d’égrener les siècles. Elles secouent la tête avec hauteur ; des perles de cristal glissent de leurs chevelures et les sirènes les dérobent en riant de plaisir, nacrant les ondes d’éclaboussures qui étoffent les airs - fragments d’une éternelle moquerie.
Toutes les ruines s’effondrent en cité d’un jour, les dédales s’épuisent en landes venteuses ; la décadence fleurit avec effroi, peuplant la pierre de flore maladive ; tout se croise, s’entretue, se rehausse… tout peut être - il suffit de suivre le fil d’Ariane.
Les fées espiègles se targuent des plus beaux atours, étoffes sans pareilles, étincelles, lueurs sublimes, oubli en cascade, poudre aveuglant l’être ; leur colère éclate en gerbes folles égarées de couleurs, déchirant le monde comme s’effilocherait un long voile.
Le Chat d’Envers passe sur les fleuves des univers en fuite ; mesure d’horreur, avec superbe, laissant mille et une traces d’un sang aussi âpre que les liqueurs - mille et une histoires agonisant à plaisir, étourdies d’absurde, sans comprendre.
Station pour l’infini, s’écraser au champ des merveilles maudites, disperser les étoiles en écueil à rêveurs.
L’éternelle sourit, lasse de pensées entrelacées des filaments du souvenir. Les remparts s’effritent au vent terrible, et elle tombe sans plus distinguer le gouffre du ciel pour savoir ce qu’il emporte. La lune au sourire sanguinaire se détourne interminablement pour retrouver les affres d’une vie incertaine.