Elle s'approcha de moi et posa sa tête contre mon corps, le silence régnait et ce n'était pas un inconvénient, je n'aurais pas pu rêver mieux que d'avoir un calme total et la fille que j’appréciais le plus au monde blottit contre mon torse.
Elle caressait doucement le creux de ma main de ses doigts, et me chatouillait légèrement, mais je ne voulais pas bouger, j'appréciais tout particulièrement cet instant avec elle.
Elena ne me regardait pas, mais moi je ne pouvais que la voir, ses yeux en amande, ses cheveux qui sentaient la pomme, son ventre qui se levait et se baissait au rythme de sa respiration, je ne pouvais que pensait à elle.
Ce moment de doux repos ne fut que de courte durée car la tranquillité fut interrompu par un bruit de forte respiration.
Elena se redressa, assise sur le lit, elle me regardait les yeux écarquillés et brillants.
Apeurée, elle agrippait sa gorge pensant que l'air pourrait y avoir accès plus facilement. Son pouls était rapide et elle était totalement effrayée.
J'ignorais la façon dont je devais réagir face à cette situation, et sur le coup, ma seule réaction fut la tétanie. Mes bras ne m'obéissaient plus et il m'était impossible de faire le moindre mouvement .
J'aurai voulu être capable de la réconforter, de lui prouver que j'étais présent et prêt à tout pour lui venir en aide mais je ne pouvais pas.
J'essayais de me ressaisir mais mes demandes n'atteignaient pas mon cerveau.
Un voile flou m'empêchait de distinguer exactement ce qu'il se passait.
Je n'arrivais pas à prendre conscience entièrement de ce qu'il se produisait juste devant moi.
Elena ne répondait pas à mes questions. Toujours aussi terrorisée, elle respirait maintenant avec effort.
Son visage devint pâle, ses lèvres frémirent, son corps trembla.
Je courus prendre le téléphone et composai le numéro des pompiers à qui j'expliquais rapidement la situation sans trop savoir exactement ce que je leur disais.
Je fermais les yeux. Une ou deux minutes s'écoulèrent mais il fallait que je reprenne mon souffle.
Je les rouvris sur cette image effroyable de mon amie de toujours, la gorge serait entre les mains, sans aucun son qui n'en sortait.
Pliée en deux, elle cherchait désespérément de l'air, mais ni parvenait pas. Je m'approchais d'elle et lui pris la main, tentant de la rassurer, je lui disais que les pompiers n'allaient pas tarder à arriver.
J'étais sûrement aussi terrorisé qu'elle, je sentais mon cœur battre lourdement dans ma poitrine, et mes yeux s’embuaient.
Elle attrapa mon bras et le serra de toutes ses forces.
Un frisson me traversa le corps.
J'étais en train de perdre tout espoir quand la sonnette de la porte d'entrée retentit. Un profond soupir de soulagement m'échappa : les pompiers arrivaient.
Ils l'aidèrent à se lever, l'accompagnèrent sur le pas de la porte, où juste en bas de l'immeuble, une équipe médicale l'attendait.
Elle se tint à la rampe de l'escalier et commença à descendre, mais à peine eut-elle descendu la première marche qu'elle tomba par terre et s’évanouit juste à côté de moi, sans que je n'eus le temps de la rattraper...