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Ghan Vo
| Sujet: Source Sam 9 Jan - 0:45 | |
| cette volupté: parler ta vie, explore-là non comme un songe mais comme éclatement profond de la plaine, la nuit allongeant ce monde terrestre oblique comme un phare où ciel fra casse ra vive ral lume ras sit à raz- de-source
*
et de jadis la tristesse mystique où vagues monts vagues neiges vagues élans s'enroulaient en un secret cimetière s'élèvent lors en cathédrales abruptes aux hanches somptueuses aux verdures corsetées comme une dame de joie en noces à l'Atlas
Dernière édition par Ghan Vo le Sam 9 Jan - 14:10, édité 5 fois | |
| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Sam 9 Jan - 0:45 | |
| ballade
I
oui le jour s'est longtemps caché sous les brises d'ouest et l'on pensait: ses grands lis d'eau dorment à jamais et l'on pensait: son soupir ne crèvera plus au-delà de ses fenêtres
mais comme un siècle nouveau les ombres s'ouvrent en nous les volets claquent la mort, délicieuse, surgit et la rivière exulte ses envoûtements et l'orage s'abat en mélodie errante
oui le jour s'est lavé et les rideaux en lesquels s'enrouler s'enfermer s'étrangler avec d'atroces parfums de noyade et d'amour sont devenus légers
je n'ai plus pour ta courbe qu'un désir de sculpteur pour ma laideur une joie puérile, liante comme d'un pont, une arche naît, devenue l'horizon et l'horizon rendu à sa féminité
et mes doigts d'eau douce en forme de delta à ton ventre de manguier à ce tragique solaire à peine effleuré à cette cadence oubliée font de plus chastes caresses
ma nocturne plaie dans le matin naissant paysage du corps, ma merveilleuse soif tu es fait pour la surprise capiteuse et moi pour boire en chacune de tes pierres, à chacune de tes ciselures leur fraîcheur | |
| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Sam 9 Jan - 0:46 | |
| II
il y a les dunes de séquoias immenses, gravissant les brumes comme vagues montantes de pierres obélisques avec leurs cimes envolées, hautes comme les dents des Andes striées comme le roc des Alpes il y a la mer dure, dure, au goût de jungle vietnamienne, une guerre y est passée, silencieuse, et nous passons dans l'histoire, et l'histoire passe en nous il y a la mer, dure, dure, la terre ferme, la dense, impénétrable qui entoure de tout son rivage de toute sa morsure
et la détresse rougoie entre ces mondes terres et ciels, vents et abîmes ramant comme une je ne sais quoi la peau tannée de braise ramant avec je ne sais quoi debout dans ce coracle qui chante | |
| | | Princesse Alice
| Sujet: Re: Source Sam 9 Jan - 9:56 | |
| J'aime bien ceux-là, plus si je prends en compte tout ce qui a été dit sur ton désir de changement poétique, je trouve que tu n'as pas perdu ce que j'aime dans ta poésie : l'image. Elles sont trés jolies, même les idées. Cool, merci du partage !! | |
| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Lun 11 Jan - 2:06 | |
| merci beaucoup mademoiselle | |
| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Lun 11 Jan - 2:14 | |
| le dernier (inspiré par le cubisme analytique à la Picasso) -- Chambre mansarde mon amour( étude sur les nus - en mouvement rotatif amoureux) deux corps sont enlêmlés un menton dessus l’autre bras dsus bras dsous du coin de l’oeil, l’un voit fenêtre l’autre l'oreille déjà: MORDUE la vitre, rectangle parfait, s’émeut: arrondie par son ouverture au monde tournoyant comme un vent ivre de notes qui t la chair c n o e u b r et tout s'engouffre comme un public dans un théâtre la vitre: buée roule boule avec les corps oubliée vrille et: SOLEIL à notre seuil du dehors au dedans de la chambre au lointain d'un oeil rêveur hubloté couché, au coin des ombres aux pieds des dunes fenêtre: ouverte et son tournis s'engouffre sous les draps ardents piquant la peau à son SOLEIL fourmillant du bout des doigts et l'odeur froide d'un fleuve passe lequel? le Rhin pour l'ivresse légère, au coin du feu des lèvres le Rhin pour la pâleur du désir que j'ai de toi qu'elle a de lui ô candeur alsacienne de tes mains colombes des reins ou combles des ruines Rhin pour son SOLEIL glaçant d'hiver bâillant happé pour le vent à la fenêtre SOLEIL d'où nuite cette chambre moite et rusée SOLEIL - devenu nôtre (car nous t'avons volé)deux corps sont enlêmlés et l’ongle de l'une à l’angle de l'autre caresse: la joue s'ébroue: le coeur étreint: la cuisse tiédie et le geste chuchote: chut, et toi tu pelotes émue ma joue: hihitu GRIFFES: aïe!un genou dévie, l'autre s'écarte déplie replie frôlé: ce d o s en pont cambré ( brrrrh) sous le drap — — tiré ) ) ) ) gonflé de gestes grimpant sternum/ tendres baisent les soupirs ) ) ) ) ô tendres orteils dé- collés F dé- O A tendus N L en é- D P -ventail E tendus L d'un fil (in- R visible) A tiré P gorgé de nuit immense et d’envoûtements le buste dé- grafé la lune dé- vêtue ventre de l'un bombé sous la moiteur de l'autre et le miroir profond : dont tout mouvement de lui vers elle va comme aile dé- ployée referme la pointe de ses plumes à ses seins ** * et l'oreiller plié pour y dormir ton bisou-nez (blotti contre-mon-rêve (bâti dans ton corps qui tremble (et me boulverse)
Dernière édition par Ghan Vo le Mar 12 Jan - 19:29, édité 4 fois | |
| | | Princesse Alice
| Sujet: Re: Source Lun 11 Jan - 7:40 | |
| C'est cool les "calligrammes", des fois je le fais un peu à l'écrit mais j'arrive pas à le rendre sur l'ordi... C'est relou ! Bon là y'en a des particulièrement bien. C'est marrant je reconnais un vers du poème qu'on avait fait ! Là de la série mon préféré, je dirai que c'est le premier, il est beau !!! Les autres aussi, merci du partage !!! | |
| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Lun 11 Jan - 13:57 | |
| oui, j'ai eu un mal de chien à donner un rendu visuel correct, on peut même dire: ça m'a consumé en fait, il faut prévisualiser deux fois pour que les espaces soient pris en compte merci beaucoup d'être passée | |
| | | The shadow Chef correcteur
| Sujet: Re: Source Lun 11 Jan - 20:20 | |
| Impressionnant ce travail sur la forme ! Je salue l'effort. | |
| | | Mario Ecrivain
| Sujet: Re: Source Mar 12 Jan - 9:30 | |
| Je n'ai jamais été particulièrement convaincu par les Calligrammes, les trouvant chez Apopo souvent lourdingues ("vous avez vu, je dessine un miroir et je parle de moi biatches !"), mais conceptuellement intéressants. J'apprécie davantage le positionnement des vers, formes avec laquelle il m'arrivait de jouer au début de l'écriture, dans une tentative de compréhension formelle...comment le positionnement du mot peut changer la lecture, etc. Il me semble que Liam s'était également amusé avec ça, en tentant des choses intéressantes sur le placement des vers, et c'était plus pertinent que certains calligrammes.
Cela étant, un poème-sculpture, l'idée me plait. Seul hic avec les vers assez courts, presque hachés, modifiant un peu ce qu'on attendait au début, mais qui restent plaisants.
J'ai bien aimé ce passage :
deux corps sont enlêmlés et l’ongle de l'une à l’angle de l'autre caresse: la joue s'ébroue: le coeur étreint la cuisse tiède
et la fin, qui part dans tous les sens, est très bien fichue. C'est convaincant, ça donne du corps, c'est langoureux. L'ensemble est juste, peu de calligrammes qui est un jeu puéril (ne me lapidez pas de suite !), mais assez pour accompagner l'agencement des formes et des sons.
J'aime assez, enfin, le tournant que tu saisis à pleines mains, à mots entiers. On arrive dans autre chose, de la quasi-nouveauté, des tentatives, des idées derrière les mots, de l'affirmation. Ce qui manque chez beaucoup en ce moment. Les cojones aussi. Pour les prochains, peut-être donner plus de profondeur au texte, on peut émettre une objection sur la puissance forme/fond, un débat éternel de plus pour la Polésie. | |
| | | Mario Ecrivain
| Sujet: Re: Source Mar 12 Jan - 9:39 | |
| De quoi rappeler un débat de plus sur la structure du réel (scandaleuse), ou le désordre de l'adstruction de Liam...ce qui me ramène à un questionnement sur l'architecture d'un poème, plus en profondeur. Ce dont je te remercie. | |
| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Mar 12 Jan - 13:18 | |
| merci beaucoup d'être passé Shadow depuis que je l'ai posté, le poème a subi quelques modifications typographiques profondes, qui en bouleversent davantage encore la structure, sans tendre pour autant, j'espère, vers la lourdeur d'un poème-dessin absolu (ce n'est pas l'objectif). mais je n'ai pas le courage de tout remettre en forme. bientôt, peut-être. quant aux calligrammes d'Apollinaire je suis entièrement d'accord avec toi. j'ajouterai peut-être (avec toutes les pincettes qu'on doit prendre lorsqu'on parle de filiations) que si le poème doit souffrir une comparaison, il me semble qu'il doive être associé davantage au coup de dé de Mallarmé (bien que ma démarche soit plus érotique, moins réflexive, et par conséquent, en un autre sens, peut-être plus proche d'Apollinaire). mettons que je revisite un entre-deux, sous l'angle de mes propres préoccupations. tu auras peut-être noté que j'ai aussi parlé plus haut de cubisme analytique. c'est vrai qu'Apollinaire se voulait tenant d'un certain cubisme en poésie : seulement je trouve que ça ne lui a pas réussi ; ses calligrammes ne s'en sont pas donnés les vrais moyens ; cela tient au fait qu'ayant mis figure dessinée et figure poétique simultanément sur le même plan, sans inféoder la première à la seconde, il me semble déboucher sur une contradiction peu fertile. une poésie à deux têtes, scindée, en partie divorcée d'avec elle-même, qui se mêle de ce qui ne peut vraiment la regarder (comme ceux qui prétendent que la prosodie peut égaler une véritable notation musicale: cette prétention est absurde pour la simple raison que le matériau esthétique n'est pas le même. s'il y a une musique, en poésie, c'est une musique des signes linguistiques, avec ce que cela implique). donc confondre absolument dessin et poésie: infertile, car illusoire. le dessin y est nécessairement signé, alphabétisé, lexicalisé - et suppose encore l'invincible syntaxe, sa primitive condition d'existence. or, je crois que la poésie a, entre autre tâche, celle de fertiliser l'impossible, de produire un miracle de langage, qui l'établisse en intuition (cette tâche doit l'élever au rang d'une science de la sensation, d'une science du singulier, d'une science du mystère, et doit puiser toute sa force, toute sa validité dans une imagination librement mais intelligemment réglée). la syntaxe demande à être travaillée, bouleversée, éclatée, liée et déliée d'une manière extrêmement délicate et rigoureuse. expérimenter, ce n'est pas faire n'importe quoi, en dilettante. on n'expérimente rien de bon si l'on ne prédit pas son but. on n'expérimente pas sans poser d'hypothèse, et l'on ne pose pas d'hypothèse sans avoir une intuition profonde. le cercle est presque parfait : l'intuition de l'un, lorsqu'elle se possède pleinement, doit rejoindre l'intuition de tous. c'est cela la science poétique. elle exige une véritable ascèse, une véritable M E T H O D E ( science avec patience, le supplice est sûr) et, dans une certaine mesure, elle demande de connaître les limites du langage : à strictement parler, les possibilités du poète ne sont ni celles du sculpteur, ni celles du musicien, ni celles du peintre, ni celles de l'architecte. en revanche, il peut chercher à toutes les transposer dans l'ordre du langage, à s'en inspirer librement sans se faire trop d'illusions. c'est en tout cas ce que j'ai cherché à faire avec mes petites ressources (mais ce n'est qu'un début). je transmets ici ce que j'ai dit ailleurs (de mon rapport au calligramme d'Apollinaire), puisqu'ailleurs le nom d'Apollinaire a également été évoqué (et peut-être es-tu déjà tombé dessus). cela m'a donné l'occasion de préciser un peu mon approche. - du bon usage du calligramme:
j'ai tendance à penser qu'on ne peut pas, ou peu commodément, fixer son attention ET sur le sens du poème ET sur ce qu'il figure immédiatement en tant que calligramme ; (...) la poésie qui s'essaie trop ouvertement au dessin ; l'attitude poétique qui met la figure tracée sur le même plan hiérarchique que la figure poétique, me paraît assez dommageable et même contre-productive : c'est introduire un élément étranger (le dessin) au rythme et au langage alors qu'essentiellement la poésie prend source dans le rythme et dans le langage : c'est donc l'abâtardir - et il me semble que c'est ce à quoi s'est livré le plus souvent Apollinaire lorsqu'il a composé ses calligrammes (à quelques exceptions près, puisqu'il y en a de très bien sentis).
j'ai plutôt cherché une manière d'érotiser la syntaxe, sans faire pour autant du gribouillage alphabétisé : j'avais la tête pleine de la façon dont Picasso effeuillait et juxtaposait les plans des corps et de l'espace qui les environne (et je voulais utiliser le langage de telle sorte qu'il puisse retrouver, conformément à ses possibilités, qui ne sont pas celles de la peinture, cette manière de sentir les rapports) ; j'avais aussi la tête pleine de la sensualité infinie de certaines sculptures de Rodin ou de Camille Claudel, où le drapé épouse parfaitement les corps qui les portent ; et en même temps, je ne voulais pas que ces aspirations aillent trop à l'encontre du tissu langagier, car je refuse d'en arracher la structure au point qu'elle ne signifie plus rien, ne représente plus rien, n'évoque plus rien que le langage même. je ne suis pas un puriste de l'avant-garde: la forme reste pour moi l'habit qui révèle le corps véritable, et ce corps véritable, en poésie, est tout de rythme, de battements et d'idées figurales.
je prends en compte tes conseils finaux (objections que je m'étais d'ailleurs faites à moi-mêmes), que je méditerai encore de mon côté, entre deux gorgées de rhum quantique (je note simplement, pour le moment, qu'il est extrêmement difficile de retrouver une forme neuve, sans se condamner à ne faire qu'effleurer en superficie le corps véritable - ou l'Idée - qui doit gouverner cette forme et se révéler en elle) merci beaucoup (et pardon pour la longueur grotesque de mes développements. j'espère néanmoins avoir été assez clair pour ouvrir, éventuellement, la discussion.) | |
| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Mar 12 Jan - 18:51 | |
| (bon voilà, finalement, j'ai mis la version finale) | |
| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Mer 13 Jan - 14:23 | |
| Etude du cou
Je suis une longue feuille frissonnante en suspens dans le coin d'ombre de tes paumes
l’écorce, la cime qui trouve écho hors de l’arbre, au long du doigt du vent qui louvoie
Tout entier, secoué par l'averse froide, soudaine me traverse ton parfum comme un geste d'été
Ta bise déshabille ma gorge - lente griffe des profondeurs - y mord la courbe, la fissure d'Adam: pesante sainteté
Ah mécréante ton doigt fait le vitrail de mes sursauts tu y trempes ton rire, ton baiser, tes dents
Par coeur cette cruauté, je la sais
Enfant je meurs en sa tendresse
** *
Le joueur d'harmonica
Il a mouillé l’harmonica dans ton idée et ton idée fit balbutier sa nuit chambre penchée comme un visage priant vers ce ciel un peu trop pur pour...
Il a glissé le corps amer cette anche à vent au lointain qui, l’habitant, le fuyait de plus belle
... bu à l'air, l’octave qui casse coupe assène aux lèvres, ce qui ne dort, mais
- troué par 15 cm de blues aux lames vibrantes -
gémit
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| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Mer 13 Jan - 14:29 | |
| Le baiser clair
I.
J’écris vivement pour l’évènement qui, de sa main lâche, me renverse comme un vase de porcelaine
C’est la fin de l'automne
L’après midi ne bousculera plus rien, ne cassera plus rien que des terrasses joyeuses pintes levées vers le soleil tiède encore et les rues effeuillées de toute leur lèpre, de tous leurs tessons d'or...
On ramassera bientôt le soir comme le long drap d’un feuillage oublié un caillou tombé au son bleu, cristallin, haut et douloureux et dans ce geste, dans cette chute, tu te loveras, tu te mêleras à ce lit, avec mon ombre amante, où l'on se couche de pâleur
II.
A cette manière de border le monde, de pencher les rivages, de galber les angles, les arrêtes, les roches des cours d'eau: à cette manière de nager à ma pensée je trouve une façon savante de douceur et les reflets s'émeuvent à ta peau transparue
échine froide, linge portant ma fatigue, tu émerges du courant je veux dire, par là, de cette vie qui me terrasse et m'avale en toi
tu ordonnes de mon visage: son souffle ; de mes paumes: la brasse nuptiale tu appelles mon corps entier: abandon nommes mon bain: aurore et l'aurore: baiser clair qu'il faut laisser entrer comme on meurt au monde commun en soi | |
| | | Mario Ecrivain
| Sujet: Re: Source Mer 13 Jan - 15:21 | |
| le cou et le baiser sont sublimes, surtout le II
je suis impressionné, je développerai plus tard | |
| | | Liam Daläa Chef Administrateur
| Sujet: Re: Source Mer 13 Jan - 21:16 | |
| Dès que ma semaine d'examens sera passée, j'aurai de la lecture.
Mes yeux n'ont pu éviter de se poser sur le joueur d'harmonica (et d'en mourir un peu).
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| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Jeu 14 Jan - 2:03 | |
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| | | Ghan Vo
| Sujet: Re: Source Lun 30 Mai - 20:59 | |
| Voyage
villes transpercées, j'appelle de toute votre confusion votre dense, vos épaisses contusions à la lame cinglante de l'oeil, j'appelle le tissu les muscles la matière le crime les corps qui éraflent vos larges murs de métal et de briques et la mélancolie sanglante comme un début d'averse, la nuit...
c'est mon oeil qui vous sent mon oeil un lac de douceur à raz de démence sur le poids des dômes et les collines affibrées à toutes ces strates qui mordent inexpugnablement la terre "ô mère gravité" elles mordent et elles mordent, ah c'est mon oeil et le désir qui le colore et le regret qui l'épuise, mon oeil tirant sur son dos on-ne-sait quelle absurde suspension cosmique on-ne-sais-quelle transparence ascendante on-ne-sait quel infini de siècles forgé de brumes, d'étoiles, de poussière, de vide de ricanement des sphères
villes transpercées à coup de lassitudes vous portez la nuit comme les draps l'amour perdu pensées qu'imbibe - quoi ? un parfum ? non horreur des parfums - une sueur
le train passe, lumières étouffées par les vôtres et bientôt les ténèbres plus froides et odorantes les espaces déformés, les arbres, les taillis campagne: l'air est nu, habillée d'ombres l'infini, voyez-vous, n'existe plus le désespoir, pris à contre jour, la jeunesse se lovera jusqu'à réclore des paupières et les villes recomposées sous les draps brûlants les élégies mur murées des gouttières ruisselantes | |
| | | Princesse Alice
| Sujet: Re: Source Mer 1 Juin - 9:46 | |
| Le début est génial la suite est super et la fin est cool. | |
| | | Mario Ecrivain
| Sujet: Re: Source Mer 1 Juin - 14:54 | |
| Plusieurs versions d'un même poème, voilà ce qu'on aime !
Je préfère celle-ci dans les ajouts les répétitions les découpages la structure, mieux ficelée, en meilleure respiration
l'autre est m'as-tu-vu et pour les poètes du troisième âge mais de la meilleure des qualités pour cette poésie, entendons-nous
bientôt l'estuaire, comme signalé
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