Ke, je t'aime
Pour rien
Quand tes yeux se nourrissent
De l'obscur, triomphants
Quand ils se perdent un peu
Comme on se perd enfant
Quand ils viennent percer
Renverser mes remparts
Laissant mes jours mauvais
Criblés de part en part
Ke, je t'aime, Ke, je t'aime, Ke, je t'aime
Ke, je t'aime, Ke, je t'aime, Ke, je t'aime
Quand tu pinces mes doigts
Que tu lis dans mes mains
Et que ton fin visage
L'incertitude feint
Quand tes lèvres, elles-même
Brûlent, sautent et surviennent
Quand elles rapportent enfin
Des douceurs olympiennes
Ke, je t'aime, Ke, je t'aime, Ke, je t'aime
Ke, je t'aime, Ke, je t'aime, Ke, je t'aime
Quand tu te sens plus tigre
Que tu deviens danseuse
Quand la musique hurle
Et que tu deviens pieuse
Quand ta vie s'abandonne
Dans un chant sans pudeur
Quand dans le blé bien haut
Tu t'allonges sans peur
Ke, je t'aime, Ke, je t'aime, Ke, je t'aime
Ke, je t'aime, Ke, je t'aime, Ke, je t'aime
Quand mes bras maladroits
Te savent un peu fragile
Mais se maîtrisent mal
Tant ils restent fébriles
Quand rien ne fait obstacle
Entre nous, toi et moi
Car la Révolution
Fait d'
Amour une loi
Ke, je t'aime, Ke, je t'aime, Ke, je t'aime
Ke, je t'aime, Ke, je t'aime, Ke, je t'aime
Ke, je t'aime,
Ke, je t'aime,
Ke, je t'aime...
L'Osmanthus...