JOUR DE CLASSE
Lorsqu’Amnaël se leva, il était déjà huit heures du matin. Il avait une bonne migraine à la tête. Tout en cherchant machinalement son horrible réveil du regard, il essaya de retracer les évènements des jours précédents. Cela faisait à présent deux jours que les guerriers du village était partis pour la capitale, deux jours qu’Altaïr, Alexia, Liam et lui-même demeuraient sans nouvelles des troupes de leur village, deux jours que Liam assurait la fonction temporaire de pyroleader, deux jours que l’équipe d’Amnaël patrouillait nuits et jours aux abords du village, pour éviter d’éventuelles attaques. Amnaël était à bout, ils se partageaient à quatre le travail qu’effectuait d’ordinaire le village tout entier. Il savait que sa mission était capitale mais, il n’en pouvait plus, il aurait vraiment préféré être avec les hommes qui étaient partis de Kisageri, il aurait préféré pouvoir se battre et laisser libre court à sa haine qui fermentait depuis si longtemps dans son esprit. Amnaël et son équipe s’étaient accordés cinq heures de sommeil, car aujourd’hui ils devraient - et à cette pensée, il se demandait encore s’il ne préfèrerait pas retourner surveiller les frontières - assumer leur première journée de cours. Puis, il fut pris d’une certaine nostalgie, il se rappelait encore le temps où il était encore un étudiant de l’académie, le temps qu’il passait les jours de vacances à parler et vivre sa vie à son rythme, ce temps définitivement révolu où il était à la place de ces mêmes aspirants qu’il allait rencontrer aujourd’hui. Mais, tout cela était réellement fini, aujourd’hui c’est lui qui serait le professeur, lui qui capterait l’attention de ses futurs élèves. A cette même pensée d’être professeur, le souvenir de son ancien maître lui revint. Il s’appelait Judaï, il gardait le souvenir de son vieux maître décédé de vieillesse il y a un peu plus d’un an. C’est lui qui avait tout appris aux élèves de l’académie depuis une trentaine d’années ; et comme si cela ne suffisait pas, il avait été le pyroleader qui avait précédé son père. Le cycle inexorable du temps finissait toujours par frapper au moment où on l’attendait le moins.
Amnaël se força à enfouir toutes ces pensées dans un coin de sa tête, il appréhendait déjà suffisamment cette journée comme cela pour qu’il n’en rajoute. Il s’étira alors comme un chat, puis alla se laver dans l’espoir de faire partir sa migraine. Incontestablement, le contact de l’eau froide sur sa peau lui fit le plus grand bien. Amnaël prit alors le paquetage qu’il avait préparé la veille et qui contenait une gourde, les clefs des différentes salles de l’académie, ainsi qu’une épée. Il avait pris la décision de laisser Salamandra chez lui, la lame était tellement imprégnée de magie qu’il aurait pu blesser les étudiants sans le vouloir. Il avait toutefois pris son ancienne épée d’entraînement pour qu’elle lui serve de symbole, afin qu’elle puisse l’aider à se faire respecter par les élèves. Il dévala alors les escaliers de la maison et appela sa mère. Rien. Elle ne répondait pas. Amnaël sorti donc par la cuisine, et en passant, il remarqua qu’un mot était posé sur la table. Il le prit entre ses mains et le lu.
Amnaël, j’ai du sortir très tôt ce matin, Liam ma convoquée avec tous les membres du conseil des anciens. Ne m’attends pas pour partir, tu n’as qu’à placer les clefs de la maison sous le paillasson devant la porte.
PS : je t’ai préparé un petit-déjeuner, il est sur la petite table du salon.
Héléna
Effectivement, il trouva son déjeuner à l’endroit indiqué par sa mère. Il le rangea aussi dans son paquetage, décidé à le manger plus tard ; bien qu’une tartine de blook lui donnait vraiment envie. Il avait toujours aimé les tartines de blook, ce fruit sec transformé en confiture lui rappelait étrangement le goût des dattes dont il raffolait tant.
Amnaël laissa la tartine dans le sac avec un pincement au cœur qui lui donnait envie d’achever cette pauvre tartine chétive qui devait avoir une peur bleu d’être dévorée. Mais, il se rendit compte que tout ne rentrait pas dans son sac, Amnaël se décida alors de laisser son épée, il en trouverait bien une à l'académie. Puis, il repassa par la cuisine, ouvrit la porte de la maison, la referma et selon les indications de sa mère il cacha les clefs sous le paillasson comme à son habitude et partit ensuite en direction de l’académie à côté du manoir pyroleader. Après avoir connu l’agitation du village trois jours avant, l’on pouvait presque penser que ce dernier était inhabité; mais après tout, cela était en partie vrai: seuls les enfants, les anciens et ceux qui n’avaient pas le niveau pour devenir guerriers étaient restés au village, il devait rester une cinquantaine d’habitants sur les huits cent que l’on voyait habituellement sans compter les étudiants. Une demi-heure s’était écoulée depuis son départ de la maison lorsqu’Amnaël arriva enfin devant l’académie. A côté de cette grande bâtisse de deux kilomètres carré, le manoir pyroleader ressemblait à une niche pour chien. Amnaël entra et remarqua que rien n’avait changé, un cloître de bâtiments entourait un large terrain d’entraînement de cinq cent mètres carré. Une grande partie des élèves étaient déjà là et Amnaël remarqua que pour une fois il arrivait au lieu de rendez vous avant Altaïr. Malgré la ponctualité inhabituelle d’Amnaël, il venait d’arriver bien après Alexia.
Celle-ci se tenait au milieu d’un groupe de jeunes enfants qui devaient avoir moins de 10 ans, ils faisaient tous une tête d’enterrement. A l’évidence, ils n’avaient pas dû croire au soit disant exercice d’alerte décrété par le pyroleader. Les autres, plus âgés, étaient dispersés par petits groupes sur toute la surface de l’académie. Eux aussi montraient le même visage. Même si cela était fort fâcheux, Amnaël ne pouvait pas s’en plaindre, et il n’aurait pas pu supporter de leur cacher la vérité. Cependant, il ne pouvait pas oublier qu’il était lui aussi en mission, et de ce fait, il ne pouvait en aucun cas leur dévoiler ne serait ce qu’une partie de la vérité. Il grommela en se disant que si la guerre éclatait vraiment, ces enfants l’apprendraient bien assez vite. Après avoir été autant nostalgique pendant la nuit, il ne pouvait pas faire preuve de la cruauté dont il était lui-même victimes. Il lui demeurait impossible d’enlever à ces jeunes enfants leur innocence et leur joie de vivre pourtant si fébrile ces temps-ci.
Amnaël s’avança vers Alexia, en la contemplant, il se dit qu’elle aussi n’avait pas dû dormir plus de quelques heures pendant la nuit. Alors qu’il allait lui parler, le bruit rauque du volcan résonna dans les oreilles d’Amnaël. Cela signifiait qu’il était neuf heures; et par conséquent cela signifiait également que les cours allaient commencer. Les élèves, à présent, avaient quitté leurs différentes places pour venir se placer au centre du terrain à l’endroit même où se tenait Alexia. En temps normal, ils auraient été séparés en plusieurs classes de niveau; aujourd’hui cela ne serait pas possible. Ils n’étaient que trois pour encadrer une centaine d’élèves. Et, par-dessus le marché, Altaïr était en retard. A cette simple pensée, il se mit intérieurement à rire, jamais Altaïr n’avait été en retard, alors que pour Amnaël ce genre de situation était presque quotidien. Ce vilain défaut ne l’avait jamais quitté depuis qu’il était tout petit malgré le nombre incalculable de fois où sa mère l’avait sermonné.
Amnaël s’avança lui aussi vers Alexia tout en réfléchissant au programme qu’ils allaient mettre en place. Pendant leurs soirées passées à surveiller la frontière, ils avaient décidé de commencer leur cour par un entraînement qui aurait duré toute la matinée, et, l’après-midi ils auraient abordé un cours d’histoires et de méthodes. L’absence d’Altaïr allait évidemment les obliger à revoir ce programme. Lorsqu’il arriva à la hauteur d’Alexia, celle-ci s’adressa aux étudiants :
- Bonjour à tous, comme vous l’avez certainement compris, vos professeurs seront indisponibles jusqu’à la fin de l’exercice d’alerte. En attendant leur retour, nous allons les remplacer. Des questions à ce propos ? Non … ; elle n’eut pas le temps de continuer qu’un jeune garçon prit la parole.
- Excusez-moi maître, j’aimerais savoir combien de temps durera cet exercice d’alerte et quand nos professeurs habituels reviendront ?
C’était une des questions à laquelle elle ne pouvait pas se défiler, elle devait respecter leur mission, mais elle devait aussi faire en sorte que les élèves les acceptent dès le début. Alors qu’elle allait répondre au garçon, Amnaël qui s’était préparé à cette question prit à son tour la parole et lui répondit :
- Vos professeurs ne seront pas revenus avant deux bonnes semaines, le temps nécessaire afin de réaliser le voyage d’ici à la capitale et d’en revenir ; en fait il avait pris dans cette estimation une marge de trois jours en considérant des éventuels retards dû à des attaques ; bien, maintenant nous allons nous présenter. Je m’appelle Amnaël, voici Alexia, une troisième personne se joindra à nous plus tard, il s’appelle Altaïr et il…; à l’entente de ce nom une fille du groupe pouffa, probablement une des plus jeunes car, il ne la connaissait pas ; et il est le fils du pyroleader. Amnaël prononça une incantation et les chaussures de la jeune fille s’enflammèrent, celle-ci se mit à courir dans tout les sens affolée, jusqu’à qu’elle se rende compte que le feu ne brûlait pas du tout. Alors Amnaël se dit qu’il devrait un jour aller remercier Martuff pour lui avoir fait le même tour de passe-passe lorsqu’il s’était moqué de son nom, puis, il reprit :
- Jeune fille, je vous suggère d’y réfléchir à deux fois avant de vous moquer d’un guerrier de rang supérieur; à ce moment là, la flamme fictive s’éteignit ; est ce bien clair ?
- Oui maître ; répondit la jeune fille, puis elle ajouta pour sa défense; seulement j’ai trouvé sa drôle car Altaïr, c’est le nom de mon chien; à ce moment là Alexia esquissa un léger sourire que seul lui avait dû remarquer; je vous promets que je garderai ce conseil en tête, promit la jeune fille.
A présent qu’il avait gagné le respect de ceux qui ne le connaissaient pas encore, il reprit :
- Comme je vous le disais avant d’être interrompu, Altaïr aura du retard, répéta-t-il d’un ton autoritaire préférant faire semblant de savoir ce qui l’empêchait d’arriver à l’heure, nous allons donc commencer les cours sans lui. Vous allez vous séparer en deux groupes. Ceux qui ont entre 9 et 14 ans iront avec Alexia. Ceux qui ont entre 15 et 18 ans viendront avec moi.
Quelques minutes plus tard, les deux groupes s’étaient installés dans leur salle de cour respective, Amnaël dans l’aile gauche du bâtiment et Alexia dans l’aile droite. Après que le calme se soit installé dans la classe Amnaël prit à nouveau la parole :
- J’ai remarqué en regardant le programme que les cours se basaient essentiellement sur des entraînements au combat et de la partie théorique et il nous a semblé qu’avant toute chose vous devriez avoir eu des cours d’histoires. L’on ne donne ces cours qu’aux élèves de dernière année, mais nous ne sommes pas d’accord avec ce principe. C’est pourquoi ce matin vous allez avoir un bref résumé sur l’histoire de notre civilisation.
L’un des élèves les plus jeunes du groupe qui n’avait pas l’air de comprendre posa une question :
- Excusez-moi maître, mais je ne comprends pas à quoi cela peut servir de connaître l’histoire de notre pays, connaître des évènements ne nous aidera pas à abattre un ennemi.
Amnaël qui s’était attendu à cette question lui rétorqua :
- Et bien, détrompez-vous, apprendre l’histoire pourra vous apprendre des coutumes et bien d’autres choses qui sont utiles sur un champ de bataille. Saviez-vous par exemple que la culture des guerriers nains les empêche d’attaquer un ennemi tant qu’il se situe en position inférieure à lui ? Je suppose bien évidement que vous l’ignorez, cependant cette information est cruciale quand vous vous battez si un nain vous met à terre et que le coup ne vous a pas tué, son honneur l’empêchera de vous attaquer, et donc vous pouvez aisément retourner la situation à votre avantage ; déclara-t-il sous les regards ébahis des élèves; et puis, dans votre vie vous n’aurez pas qu’à vous battre en permanence, c’est pourquoi par le biais de l’histoire vous pourrez apprendre bien d’autres choses utiles. Est-ce que vous comprenez mieux à présent ?
- Oui maître, répondit l’élève qui avait posé la question.
- Très bien, nous allons donc pouvoir commencer, ce matin je ne ferai qu’effleurer l’histoire au sens large, nous continuerons plus tard dans la semaine, dit-il d’une voix calme et posée. Notre monde se nomme l’Uzueni, il est divisé en quatre grands pays: le pays du feu, le pays de l’eau, le pays de la terre et le pays du ciel. Nous n’avons que très peu d’informations sur le pays du ciel, je n’évoquerai donc pas ce sujet pour l’instant. En revanche l’on sait que notre pays, celui du feu ainsi que les deux autres sont organisés de la même façon, avec une capitale politique et économique qui dirige les différentes villes et villages ainsi qu’un village de guerrier autonome qui ne dépend pas totalement du gouvernement du pays. Ici au pays du feu, la capitale est Endimyon, et le village formateur des guerriers et des magiciens est ici, le nom de notre village est kisageri.
Il fit une pause et demanda aux élèves s’ils avaient des questions, mais apparemment sa dernière réplique avait dû les convaincre de l’utilité de ces informations. Alors Amnaël continua en leur parlant des diverses fonctions au sein du gouvernement, énonçant tour à tour chacune d’entre elles dans les différents pays, puis, au bout d’une bonne heure il arriva à la dernière partie de son cours.
- Je vais à présent vous parler d’une chose essentielle que vous ne devrez jamais oublier. Ici grâce à la magie nous pouvons contrôler le feu, vous devez assimiler une chose très importante, le nom de chacun des quatre pays a été donné en fonction de l’élément magique que l’on peut y contrôler, ainsi, le pays de l’eau utilise l’eau grâce à la magie, le pays de la terre contrôle la terre et le pays du ciel contrôle l’air. Vous devez également savoir que malgré la très grande puissance de la magie, vous ne pourrez jamais parvenir à maîtriser un autre élément que le feu. On raconte toutefois que certains jeteurs de sorts des elfes du pays du ciel arriveraient à maitriser un second élément, mais même eux qui sont de remarquables utilisateurs de la magie ne peuvent résister à l’incroyable demande en énergie nécessitée par son utilisation. Voilà donc le gros défaut de la magie: lorsque vous utilisez un sortilège il vous prendra de l’énergie, il faut donc être capable de se contrôler, et il faut aussi connaître sa limite d’énergie, car si vous lancez un sort trop puissant et qu’il ne vous reste plus assez d’énergie, alors vous en mourrez; on ne connaît à ce jour aucun moyen d’arrêter un sort une fois lancé, si ce n’est avec un autre contre sort, mais dans ce cas là ça n’aurait aucun effet.
Par opposition à la première partie, la fin de son cours souleva beaucoup de questions auxquelles, Amnaël s’efforça de répondre pendant l’heure qui suivit. Puis au moment où les choses se calmaient, il demanda à nouveau s’il y avait des questions, et comme personne ne répondit, il déclara alors :
- Dans ce cas, si vous avez compris, je vous laisse jusqu’à midi pour remplir ce contrôle ; les élèves poussèrent alors une suite d’injures à voix basses; de plus, pour les élèves de dernière année ce contrôle contera double dans la balance pour votre examen final. Bonne chance !!!
Quand midi sonna, Amnaël ramassa toutes les copies et avant de laisser partir les élèves, il leur annonça :
- Demain nous aborderons un cours d’histoire sur la précédente grande guerre, et nous nous retrouvons cette après-midi pour un entrainement au combat et à la magie.
Aucun des élèves n’avaient l’air satisfait de son évaluation, mais ils semblèrent accueillir avec joie la perspective d’une leçon sur la grande guerre contre les nains. Alors que le dernier élève venait juste de sortir de la salle, le ventre d’Amnaël se mit à gargouiller. Comme d’habitude, son estomac restait inflexible face à la nourriture, c’était d’ailleurs un très bon moyen pour lui de se repérer dans la journée, que ce soit à midi ou le soir, les gazouillements de son estomac lui rappelaient sans cesse qu’il était l’heure d’aller manger. Il prit donc son sac et alla à la rencontre d’Alexia qui avait aussi terminé. Il lui fit un rapide résumé de son cours, et elle en fit de même. A première vue, les élèves avaient tous été captivés par cette leçon d’histoire. Tout avait l’air de s’être bien passé, mais pourtant Amnaël pouvait voir l’inquiétude dans son regard. Et il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour comprendre ce qui la tracassait. Altaïr n’était toujours pas arrivé; s’il lui arrivait de rater un rendez-vous de quelques minutes, il était impossible qu’il le rate d’une demi-journée. Amnaël aussi s’en inquiétait mais il n’en laissait rien paraître, et il lui dit alors d’une voix la plus rassurante possible :
- Ne t’inquiète pas ! Il n’a rien pu lui arriver, nous n’avons repéré aucun mouvement ennemi ces derniers jours, et s’il y avait eu une attaque aujourd’hui nous en aurions été informé immédiatement.
- Comment veux tu que je ne m’inquiète pas, Altaïr n’a aucune raison de ne pas être là aujourd’hui, il n’y a que deux hypothèses: soit il était trop fatigué pour venir, ce qui est totalement impossible; soit il s’est passé quelque chose au village et nous n’en avons pas été avertis. Alors, dis-moi pourquoi il ne serait pas venu, pourquoi ? Amnaël dis-le moi puisque tu n’as pas l’air de t’inquiéter, demanda Alexia presque en criant.
Amnaël dû admettre la pertinence de l’argument, mais il garda son calme et lui dit :
- J’admets qu’il aurait pu se passer quelque chose, il y a tellement peu de monde qu’il est possible que l’information ne soit pas parvenue jusqu’ici. Cependant il n’y a pour le moment aucune raison de s’inquiéter, le but de notre mission est d’assurer la sécurité de village et les cours de l’académie, pour le moment il n’y a aucun signe de danger apparent à l’académie, et s’il y avait eu une attaque c’est bien ici qu’elle aurait eu lieu car c’est ici que sont rassemblés les seuls combattants qui peuvent opposer une résistance, ils auraient attaqué tout le monde par surprise et auraient fait d’une pierre deux coups. Ce n’est pas le cas, donc rien de véritablement grave n’a pu arriver. Mais cela dit, il est vrai qu’une attaque isolée éloignée de l’académie aurait pu passer inaperçue et nous n’aurions pas été mis au courant. C’est d’accord tu m’as convaincu, c’est la sécurité du village qui prime sur les cours, mais on ne peut pas laisser les élèves ici, tu vas rester avec eux, moi je vais aller me renseigner et je reviendrais ici quand j’en saurai plus sur la situation, on n’est jamais trop prudent.
Alexia lui répondit alors un peu plus rassurée :
-Très bien, je vais rester ici et continuer les cours, certains auront sans doute quelques soupçons, mais il vaut mieux qu’ils ne sachent rien. Par contre, je veux bien que tu y ailles seul à une seule condition: si tu n’es pas revenu à la fin des cours de la journée, je considèrerai que le village est en danger, et je mettrai le plus de monde possible à l’abri, et tant pis si les villageois paniquent.
- D’accord, on fait comme ça, lança Amnaël en se dirigeant vers les portes de l’académie.