[Je n'ai aucune idée de comment va évoluer ce texte. Par défaut, je le place ici, il sera toujours temps de le déplacer quand il le faudra. C'est du total freestyle. En plus je suis fatigué, donc bon. Le titre n'est pas définitif non plus.]
- Peste -
Je ne suis pas du genre à m'apitoyer sur mon sort. Mais je n'aime pas positiver.
Les optimistes me rendent malades.
Pourquoi ? Je ne sais même pas. Enfin, si, je le sais très bien. Mais je ne suis pas un type qui se justifie, je n'ai de compte à rendre à personne. Et je n'aime pas parler. Foutue connerie que ces excentriques qui déversent leur flot de débilités quotidiennes à vos oreilles. Et ne dites pas non, je sais très bien que malgré toute la longueur de votre langue de bois, vous n'en pensez pas moins. Parce que comme tous les autres, vous êtes des faux-culs. Vous êtes des connards. Et vous savez quoi ? J'aime ça.
J'aime les gens comme vous. Je les aime parce qu'ils me divertissent. Il n'y a pas de plus beau spectacle que celui que vous m'offrez, que vous nous offrez du matin soir, depuis le moment où vous quittez votre putain de baraque jusqu'à celui où vous y retournez, le soir. Vous ne vous en rendez pas compte, mais vous êtes des acteurs. Mieux, ou pire, vous êtes des marionnettes. Les jouets d'un titan invisible, d'un démiurge qui se marre pendant que vous vous agitez dans tous les sens. Ce Dieu malin, c'est la société. C'est vous. Douce ironie, n'est-ce pas ? Vous avez créé la pieuvre qui vous entrave de ses tentacules inextricables. Et vous vous y blottissez à chaque fois que vous acceptez ses conditions, à chaque fois que vous cédez à ses caprices. Vous êtes une bande de masos.
Quoi, vous niez, en plus ? J'en rirais presque si ce n'était pas aussi dramatique. La liberté, ça vous dit peut-être quelque chose. Oui, sûrement. Et bien, vous ne la connaissez pas. Vous n'en saisirez jamais que la définition du Larousse. Vous êtes des coquilles vides, des créations, des produits cosmétiques. Je ne suis pas un cinglé, je sais que ce que je dis, c'est ce que vous vous refusez à admettre. Parce que reconnaître le non-sens de votre existence, ça vous fait peur. Parce que vous préférez goûter aux plaisirs de la matrice sans vous soucier de la pilule rouge. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche.
Il va bien falloir m'écouter, parce que je ne me tairai pas tant que je n'aurai pas dit ce que j'aurai à dire. Et je me fous royalement de ce que vous en pensez. Vous êtes des connards, des putains de somnambules, et moi, je suis éveillé. Ça me suffit pour me convaincre que ce que vous pensez n'a pas plus de valeur qu'une merde de chien écrasée. Comment ? Je suis antipathique ? C'est bien la meilleure de l'année. Vous faites dans votre froc, avouez-le plutôt. Vous craignez que votre petit monde doré s'effondre, que cette société qui veille sur vous et vous conforte dans votre ignorance de nouveau né vacille dans votre tête. Vous pensez que le marginal est celui qui est en tort. Et bien vous êtes encore plus cons que ce que je pensais.
Vous vivez dans l'illusion, dans le rêve. On vous a bercé dans le culte d'une soi-disant liberté que vous ne saisirez jamais, et ce depuis que vous êtes sorti du bide de votre dégénérée de mère. Parce que oui, ne vous leurrez pas, elle était aussi conne que vous. Et votre père, aussi. Et tous ceux qui vous ont précédés depuis un bon paquet d'années, déjà. La démocratie, le libéralisme, l'union des nations, la paix... Vous y croyez sincèrement ? Ce sont des concepts aussi néantisés que vous.
En substance, il n'y a pas, n'y a jamais eu, et n'y aura jamais d'ordre, ni d'harmonie. Toutes vos utopies, vous pouvez vous les foutre au derche. Et je reste poli. L'Homme, par nature, se cherche la merde. C'est comme ça, il a besoin d'une rivalité pour se motiver, pour créer, pour évoluer. Les plus forts vivent, les autres crèvent la bouche ouverte. Et ça, bande d'ignares, ça s'appelle la sélection naturelle. Vous avez voulu vous en préserver, parce que comme toujours, vous faisiez dans vos slips. Alors vous avez demandé aux forts de vous protéger en leur proposant des services. Vous avez créé la société, au nom de l'égalité et de la survie.
C'est bien, hein. Tout ça a une sacrée gueule, non ? Et bien, non, pas du tout. C'est de la connerie en barre. Quoi, je me répète ? C'est pour bien vous le faire intégrer. Même dans votre société toute pure, toute puissante, c'est toujours le plus fort qui domine, pendant que les plus faibles crèvent la gueule ouverte. Vous ne me croyez pas ? Et vous oubliez les types qui meurent de faim, de froid, partout dans votre monde sociétal ? Vous êtes des comiques, vous savez. Et en plus de ça vous continuez à fournir vos services aux forts, alors qu'ils vous écrasent davantage encore. Et tout va bien, la vie est belle.
Vous vous pliez au diktat de la norme, du conformisme inutile. Vous jactez sur celui qui en dévie un peu, vous louez celui qui réussit, qui triomphe de tous les impératifs et parvient au sommet. Sans savoir que peut-être, dans votre infinie hypocrisie, vous omettez le fait que votre modèle de réussite sociale se livre en secret aux plus infâmes insanités, et que votre déviant fait tout pour se plier aux règles sans y parvenir.
C'est pourquoi vous portez le masque du réveil au coucher, que vous montrez de vous l'inverse de ce que vous êtes, que la moindre intrusion dans votre vie privée vous offusque, vous horripile. Mais, si vous n'aviez rien à cacher, votre vie privée serait aussi publique que mon cul quand je l'ai montré aux passants ce matin. Des passants qui ont criés à l'impudeur et au scandale. Vous vous rendez compte ? Quelle bande de faux-culs ! Mais passons.
Le masque. Celui qui cache votre vrai visage. Des salops, des traînées, des voleurs, des escrocs, des pécheurs, des vicieux et des vicieuses. Elle a bonne mine, la société, elle a fière allure. Quand vous êtes au bureau, vous la jouez smart et clean, mais chez vous, à l'abri des regards, vous baisez comme des chiens et vous bouffez comme des porcs. Et après, vous allez vous confesser, communier, prier, demander pardon ! Mais c'est Lucifer, qui devrait vous tirer par la peau du cul !
Lui au moins il est clair et concis. Parce que y'a que ça de vrai. La limpidité, la transparence. Mais je m'égare... C'est vrai que ça ne veut rien dire pour vous. Et sûrement que vous regardez votre montre pour constater que votre temps s'écoule et se raccourcit au rythme de la clope que je me fume et qui se consume au moment même où je vous parle. Vous êtes pitoyable. Même ça, ce temps ridicule, que vous sortez de votre chapeau, ça vous emprisonne. C'est même le pire des cachots.
Moi, je ne suis qu'un clodo. Je suis une gène, un rebut de la société. Une nuisance visuelle et auditive. Parfois odorante. Je suis celui que vous n'osez pas regarder quand vous passez dans la rue, peut-être parce que vous avez peur de vous brûler les yeux, ou peut-être parce que je n'existe tout simplement pas pour vous. En fait, en bons salops, vous aimeriez bien que je n'existe pas. Au fond de vous-même, vous sentez que vous me ressemblez. Vous sentez que vous êtes potentiellement comme moi. Me voir, c'est comme regarder à travers une glace brisée. Un reflet morcelé, hideux, insupportable.
[Soudain manque d'inspi, fini pour cette nuit. En tout cas, ceux qui auront lu mon commentaire d'hier sur le poème de Mariochou comprendront d'où me vient en partie l'idée.]