Semaine du 8 mars [Mario, Liam, Alice, Sajeow]

Je mise deux poèmes.

J'en mets deux sur Liam, deux sur Alice
et un sur Sajeow pour la route

une semaine pour tout le monde.



Enjoy the ride !

Je checke.


(Je suis, mais ne relance pas.)

Premier Poème. Il va falloir peut-être un peu distordre le sens du mot "poème".









- C'est... vertigineux.

- Non, ce n'est même plus vertigineux ! Il n'y a plus ni de sol sur lequel progresser, ni de murs, ni plafond qui puisse ne serait-ce qu'amoindrir notre capacité à voir le visible ou a traverser l'invisible au moindre petit coup d’œil vers le ciel, mais il n'y a plus de ciel, il n'y a plus une seule surface pour refléter la moindre lumière, plus aucune frontière à franchir ou à ne pas franchir, plus aucune limite vu qu'il n'y a plus rien à limiter... A ce compte là, le vertige ne fait plus aucun sens.

- Si, justement, il n' y a rien de plus vertigineux ! Et c'est vertigineux du vertige le plus vertigineux de tous les vertiges ! Il s'agit du vertige de ne plus pouvoir ressentir le moindre vertige. Parce-qu'au fond, le vertige a quelque-chose de rassurant, il est là pour nous, les distances existent et se mesurent, l'orbe des planètes existe, on peut le parcourir du regard comme une courbe ou un horizon sur lequel reposer ses yeux, l'équilibre est là, l'oreille interne fait son effet, la gravité aussi, tout cela existe, tous les repères sont là ! Tous ! Le vertige est un cadeau, il nous dit "Vous vivez ! Vous êtes encore en vie !" Mais là, il n'y a plus rien de tout cela, il ne s'agit plus de ce vertige, il s'agit du vertige de ne plus pouvoir être capable ne serait-ce que concevoir l'idée présupposée, l'intuition, de ce qu'est le vertige. C'est la paralysie.

- L'Infini à l'infini...

- Ah ! ah ! ah ! Mais mon pauvre, si tu as peur de l'Infini à l'infini, tu n'es pas au bout de tes peines, parce que l'Infini à l'infini, comme tu le dit, c'est juste un espace sans début ni fin, rien d'autre. Mais le pire, ce qu'on ne s'imagine pas encore assez, ce qu'on arrive même plus vraiment à imaginer, c'est qu'il y a une infinité d'infini possibles ! C'est à dire que cette chose inconcevable, folle, incomprise, effrayante, enivrante qu'est l'infini... on en retrouve une infinité de versions partout, à chaque interstice dans ce qui constitue ce qui constitue les atomes qui constituent la matière et au-delà du rassemblement de toutes les galaxies imaginées qui constituent l'ensemble de l'ensemble de l'Univers rassemblé...

- Rien n'a plus aucun sens...

- Rien n'en a jamais eu.







*



La tomate elle-aussi est infinie.

Je suis, j'en ai un en route mais c'est un montage avec un déjà posté que j'ai agrandi, ça compte pour un, merci.

Ce soir surement...

Du coup je relance de un, vu que je me sens coupable !!

Donc, trois, pour résumer.

ok.

Je suis, mais je joue prudent, sans relance.

Si ça signifie que je dois augmenter de un, je crains que je vais devoir me coucher !
J'ai pas de quinte-flush royale dans ma main !

on peut se coucher sans forcément relancer (mais faire quand même le nombre de poèmes annoncé )

Quand je disais que je suivais c'était juste pour dire que je comptais faire mon poème, mais pas deux.

petit joueur

* Ok, puisque c'est comme ça... hésite à faire all-in (le recueil)... parcourt des yeux l'ensemble de la salle et du public pour voir s'il y a de jolies filles à impressionner, mais ne voyant qu'une foule décadente et alcoolisée finit par sortir une "neutral face":   *

la foule te dit zut.

Dans les méandres des vallées
A chercher le bon placer
Regarder dans les champs
Quelle autre vision d'horreur pourrait venir gâter
Ces corps aux dents blanchies
Abandonnés par le temps.
*
Il parait que rien n'est touché.
On allonge du regard comme des cils
Ces têtes en étant encore immaculées.

Ce jour-ci, le soleil embrassait à peine les prés
Déposant une escale à chaque chose.
Les roches y étaient posées
Une à une comme des tombes
A droite à gauche déployant
Un hexagone
Une figure à vue d'oiseau.

très sympa ! à mon tour.





Non Finito



vivre n'est pas de mes  nécessités
je ne désire qu'être jouant
une entité entièrement musicale
dédiée à la note parfaite échappée
libérée en une conscience sonore intégrale
pour ne jamais réellement vivre
mais parler la langue indicible des sens

pour me sentir grandi dans la joie du soir
brûlé dans la beauté qui habite ma quête
damné par la pureté de leurs vœux
simultanément nouveau et vieillard
recommencé et à la fois retrouvé et mort
sorti d'un cercueil de naissance
au son perpétué du glas lancinant

rester entre la vie et le rêve se poursuivent
indéfinissables sur les chemins sablonneux
les consciences de soi dans le brouillard
de l'alcool, du jeu et des femmes
dans la moite fumée que les doigts grattent
le corps d'eau ballotté dans le sentiment
d'une liqueur de larmes propice à l'écriture

puisqu'il n'y aura rien de mieux à offrir
sinon une vie-chanson, une vie de rythmes
qui  fait taper du pied sur les parquets mondains
donne des vertiges inconscients
remplace même  au plus fort des battements
au paroxysme de la danse du cœur
dans l'obscurité fracassante des projecteurs

à ce moment précis, fatal et coutumier
où la porte qui me gardait loin de moi s'ouvre en grand
elle aspire la raison les souvenirs raisonnables
les politesses de naguère parmi les clans
sociaux les races séparatistes de l'humanité
passés honteux de nos paroles sauvages
rien ne subsiste de sérieux dans l'expression du mot

mes cordes raturent grattent attrapent le soi
mes vents susurrent des nouveautés
la fièvre soliste entame la sculpture de l'histoire
pour un trophée inégalé qui parlerait à tous
modelé dans le marbre des révolutions
fissurés par les cris les espoirs les appels
puis retombe sur le sol du silence

jusqu'à repartir, pour être nécessaire
définitivement nécessaire dans les auberges malades
les champs crevés par le soleil, les forêts marines
les villes lunaires et les souterrains bondés
nécessaire maintenu dans le plus haut des vertiges
de la création pour dicter le Tout aux paralytiques
et chanter ainsi toujours, et mourir vainement.

Mon premier poème dysfonctionnique, qui date du 23 avril 2011, avant l'hymnancisme, je ne l'ai encore jamais publié, je l'ai retouché aujourd'hui.
Il s'agit d'une réécriture pianistico-reconnaissance vocale du poème intitulé La Cloche Fêlée de Baudelaire, in Les Fleurs du Mal, enfin...
Pour être plus clair, voilà le procédé de composition : J'ai volontairement mal programmé la reconnaissance vocale douteuse de mon ordinateur afin qu'elle dysfonctionne et je l'ai mis en marche avant de chanter La Cloche Fêlée de Baudelaire, tout en jouant des accords de piano (en fa majeur) par dessus. Je suis content d'avoir retrouvé ce document que je croyais perdu, même s'il n'aurait pas s'agit d’une très grande perte, voici le résultat :






Edit :

Une version passé à la moulinette de Google Traduction :

Jetez vos tomates fêlées.

un côté oulipien amusant.

Bin oui, on est tous doués sur ce forum.


Deuxième mise, attention les yeux !!!





Monsieur Délice m'a sous contrôle.
Il a cœur en malice
Marqué sur sa peau en auréole
Biblique, technique, sumérique
Signant qu'il est dans son rôle.

Plan A, plan B, plan de retour pratique.

Il n’exhibe son torse tatoué
Qu'à ceux qui n'ont pas avoué.
Il est pudique comme une guerre, disons punique
Et ne lésine pas sur les "je te fais la nique".
Voilà pourquoi comme "Véritas"
J'opte pour un rapport de routine
En espérant qu'en bon employé
Monsieur fermera les yeux
Ne dira rien et surtout acceptera
De dire : "Ave nous sommes encore là.".

Sympa, je verrai bien ça en chansonnette.

Merci c'est gentil, j'avais peur que ce soit pas accepté en poème, j'avais prévu un plaidoyer.

Moi, je les présente à l'avance mes plaidoyers, mais ton texte n'en a pas besoin. Et je n'en dirais pas autant du mien !

Après ce n'est pas eeh ici

Oui, mais tu sais, pendant un jeu de Poker, on soupçonne facilement ses adversaires de tricher !

C'est vrai, cela dit, sur eeh on était soupçonné de tricher même en dehors de tout poker.

D'ailleurs eeh est fermé, je sais pas ce qu'a donné la réouverture, j'y suis allée une fois j'ai failli vomir, comme quoi pas besoin de boire des maximator...

Jadsée habite à Muret... A Ikéa surement... Et il veut pas me voir... ça me vexe.


Si je suis conne c'est pour faire chier les cons et aussi pour me défouler, c'est tout !!

Je suis cool sinon.

eeh est ouvert : http://ecrivainsenherbe.forumculture.net/
j'ai posté un texte dessus, Liam a mis son dernier texte aussi.

Jadsée habite à Muret ? Sérieux ?
Je veux absolument le voir, j'adore ses pétages de plombs !

Je prédis un ou plusieurs meurtres dans la région toulousaine...

Deuxième texte.




il existe encore au fond des mémoires
l'asile des mots oubliés
les mots perdus, les mots passés de mode, ceux qui ont fait leur temps
ils vont ainsi comme des vieillards séniles
emportés par le temps et dans des draps de silence
traînant leur carcasse sonore sur plusieurs générations

à l'heure de la sieste on les entend respirer dans le coin d'un livre
jaunis par des doigts énormes et graisseux
squelettiques enfouis dans le cacophonie des pages
mais discrets, ils restent dans l'attente
d'une mode nouvelle qui ne saurait plus comment se renouveler

leurs voix s'imposent parfois en apposition divine
au passage sous les lumières qui leur font une douche froide
une révélation de l'état pourrissant du corps
quand les rides se font syllabes
et la peau sèche se racornit dans le mépris de l'encre passée

certains sont là, déambulant d'ahurissement
poussant des cris éteints qui n'entendent que les échos d'eux-mêmes
ils poussent des jurons tout en racontant leurs souvenirs
leurs vies mondaines, leurs belles tenues, les jours de fête et les discours
alors toutes les bibliothèques ont, par pitié, la nostalgie des larmes
car dans la géographie du son teinté de poussières
le relief instable est un orchestre ingrat

"mais qui ?", disent-ils avec espoir
"qui nous tient enfermés ?  nous n'avons pas encore livré
toutes les subtilités de nos êtres prononcés
car si nous vivons encore dans la survie des conservations
c'est que nous avons encore de la vie à distiller
dans les paroles des vivants
nos chairs créées par des lèvres immortelles".

Mais moi aussi je veux voir Jadsée, j'aime bien l'humour de ses poèmes...

Je veux voir Mario aussi

Et Gudule !!!

Volontiers. Je descendrai dans quelques temps indéfinis mais proches sur Toulouse, ce sera l'occasion ?

Oui possible, cool, on ira chercher Jadsée avec la doloréane !

J'ai pas de voiture Ynos est pas encore devenu riche et moi non plus...


Sinon oui pourquoi pas une petite biérote pourquoi pas.

Ps : ma dernière mise est encore en laboratoire, un fil conducteur serait le bienvenu.

Dernier texte, vu que j'avais suivi la relance d'Alice.
écrit avec Ecstasy of Gold à côté, inspiré d'Edmond Jabès aussi.
https://www.youtube.com/watch?v=1-rHdSWZLpQ







Ecstasy fantaisiste



dans la sérénité
aux mains fantaisistes de Sisyphe
je bâtis mon domaine

dans les fondations des villes bombardées par l'amour
les sursauts des cadavres entre les ruines fumantes de l'être
ont les ardeurs puissantes de la dernière foule
elle reprend sa respiration dans une foulée commune
pour remonter pièce par pièce les monuments poétiques
les assemblées contemplatives, les tarmacs du rêve
les parcs versifiés parmi les forêts fabuleuses des fables survivantes
au sein d'une croyance inarrêtable, sidérale 
devenir le royaume indestructible pour tous les réfugiés du bonheur

dans la sérénité
aux mains fantaisistes de Sisyphe
je bâtis mon domaine

les quartiers renaissent entre les effluves de vent
les baisers des jours maternels, la voix des astres
un parfum impérial supprime la famine de soi
on peut entendre de nouveau des chansons sur les quais
au sujet des trois filles et trois navires allant sur la houle des nuages
les verres s'entrechoquent dans la plénitude des travaux accomplis
par un seul homme multiplié, transcendé par lui-même
les corps astraux du palais mental travaillent toujours à la vue
longue-vue, vigie humaine à cheval sur le ciel
devenir le voyant voyageur sur les terres de l'alchimie

dans la sérénité
aux mains fantaisistes de Sisyphe
je bâtis mon domaine

les heures défilent dans les forges infatigables
où le vers est tapé à chaud par toutes les pulsations des sens
modelé, frappé, élagué, trempé dans l'oeil de l'artisan
la sueur a ce goût particulier d'une bulle d'air attrapée en noyade
bouffée de chaleur pour sentir dans les veines chaudes que la vie souffle
attise les flammes du travail et de la patience
murmure à l'oreille que le temps de la rime n'a jamais trouvé de fin
le maçon passe la main sur le carrelage de la calligraphie mystique
un scaphandrier promène son art dans la lave du poème
au contact des mots en fusion, dégoulinants, sonores, furieux
devenir une musique vitale pour un cri lancé à la face du monde

dans la sérénité
aux mains fantaisistes de Sisyphe
je bâtis mon domaine

il y aura des palais fantastiques, des ports pour la multitude
l'avènement des mots, tous les mots issus des galaxies recomposées
des thermes littéraires, des terrasses à débats, des trottoirs en piscine
plus aucun transport sinon la marche à travers les musiciens
aléatoires, vagabonds du réel, traqueurs d'infini, prêtres de la divine Beauté
pour former dans le rythme des foules qui roulent au fond de soi
la définitive et nécessaire civilisation de l'humanité
l'oeil ouvert entre les habitats, la peau au contact de la nature
à se frotter à l'élégance dans la douceur paisible des aiguilles apaisées
dans le retour joyeux sans trêves aux enfances, d'insouciance
courir vers l'autre sans peur, traverser les rues et les océans d'âmes
sauter des falaises du connu pour plonger ensemble dans l'inédit envoûtant
devenir des sorciers du verbe aux sorts vitaux pour changer la vie

dans la sérénité
aux mains fantaisistes de Sisyphe
je bâtis mon domaine

comme changer l'amour, le ré-inventer jusqu'à l'ultime
la veille de sa mort sans regrets ni remords ni souffrance passée
avoir tenu le temps dans une demeure où le rire était une goutte d'eau
de rosée déposée à chaque aurore sur les plantes et les feuilles
liquide secret, nectar de toutes nos espérances, qui accompagnait
les premières victuailles du matin soulevant les paupières
proposer l'humour fou, les poèmes d'abandon, le lit à la verticale
afin que l'ennui jamais ne vienne au seuil de nos habitudes
mourir figé dans le sourire et la chaleur des vallées parcourues
les sommets de nos univers, les siestes sous les arbres millénaires
à parler dans le sommeil au vent qui pousse le chapeau
devenir immortel par la conscience qui fit de nous des hommes de paroles.

dans la sérénité
aux mains fantaisistes de Sisyphe
je bâtis mon domaine

La salle était à son comble. Il avait perdu
Le peu de temps qu'il lui restait.
Il levait déjà tous les tabous concernant la prophétie
En étalant d'emblée tout son savoir avec son verbe
Comme un illettré en ayant besoin pour prouver la gloire qui l'amine.

Des "hourras", oui oui il en eut, tout peuple est apte à claper main contre main pour montrer son contentement.
(Je devrai perdre cette habitude étrange de claper pendant les silences, j'en suis moi-même troublée.)

Que désirait-il de mieux désormais ?
Les yeux baissés à ses sandales d'Hermès
Maintenant l'herse il pleurait.

Ma contribution, un peu in extremis.




Ses lèvres ont effleuré un désert de cristal
pour y déposer l’immortalité, cent fois espérée
jusqu’au dessèchement de la pensée.

J’ai laissé le souffle s’infiltrer dans les fissures de mon cœur
balayer les campagnes d’ombres et de fleurs blanches
les architectures renaissantes au bord du sensible
Je me suis vu revivre des luttes meurtrières
des explosions de couleurs dans les cafés
aux frontières du beau et de l’absurde.

Aux portes du palais de mes songes
elle m’est apparue une dernière fois
inaltérable, prête à fusiller les étoiles
mais le reflet chargé d’espérance,
Ce jour là vêtu des couleurs du ciel
j’ai déposé l’océan de mes rêves
à ses pieds comme un tapis
déroulant un chemin vers l’horizon.

Cool, bon j'ai gagné alors !



J'aime bien le dernier, c'est un truc d'amour aussi !