C'est le premier texte que j'ai écrit, là encore les images sont "classiques"...
Elle l'avait. Ce petit quelque chose. Ce petit quelque chose, inaccessible, cette lune persistante au levé du jour, cette lune, tièdie par une nuit trop longue, qu'elle cachait dans la rosée de ses yeux. Elle l'avait. Ce petit quelque chose, qu'on retrouvait seulement dans les dessins des enfants, ces dessins fébriles, instinctifs, ces dessins dont l'auteur ne vieilli jamais vraiment. Elle l'avait. Ce petit quelque chose, ce vent fou qu'elle seule contrôlait, ce vent qu'elle avait su mettre à genoux. Elle l'avait. Ce petit quelque chose, brisé, c'était une fleur fanée qui brillait encore au coin de sa pupille. C'était ce bleu, perdu, envoyant dans sa course folle les glaçons de la vérité, qui dévorait l'obscur de nos âmes damnées. Elle l'avait. Ce petit quelque chose, une étoile fatiguée par le souffle du temps. Ce petit quelque chose de muet, qui me parlait tant. Elle l'avait. Ce petit quelque chose, discret, ce parfum du soleil couchant qui se cachait au bord de ses lèvres. Ce petit quelque chose, cette larme d'argent fouillant les abîmes du temps. Elle l'avait. Ce petit quelque chose. Cette chevelure, armée folle des démons de la nuit. Ces yeux, océan triste où se baignent les cieux. Ces lèvres, miroir bleuté des éclairs froids de la vie. Ce petit quelque chose. Elle l'avait.