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 La République des Marche-Seuls

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Mario
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MessageSujet: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeDim 20 Déc - 14:02

Je crée ce sujet pour rassembler les textes potentiellement autour de mon deuxième bouquin (en préparation, on peut même dire en genèse...), qui se titre pour l'instant La République des Marche-Seuls / Conceptions Orbitales

Comme pour mon précédent rassemblement sur les Poèmes en Fraude/Contes fantaisistes, je souhaite avoir vos avis, vos réactions, vos idées, vos reprises même ! (comme Liam a pu le faire). Toujours en prenant en compte vos paroles plus que vous ne pourriez l'imaginer, et en vous remerciant tous infiniment pour votre présence depuis des années, qui m'aide ô combien à développer ce que je souhaite. Sans oublier de troller, faudrait voir à pas déconner !

Il y aura ici les nouveaux fraudeurs, que je continuerai d'écrire sous l'indice "retour en fraude".


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Princesse Alice

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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeDim 20 Déc - 17:29

Cool !

Je manquerai pas de mettre mes commentaires, pas de soucis, avec plaisir même !

Smile
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The shadow
Chef correcteur
Chef correcteur
The shadow



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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeSam 26 Déc - 3:58

Les poètes vont tout casser.
J'aime bien le titre: La République des Marche-Seuls

Tu peux compter sur moi pour troller.
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Mario
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Mario



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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeDim 27 Déc - 21:21

il me semble incomplet



Science Poétique





Voulez-vous écrire ? disait-il

Les réponses arrivent comme un barrage
Explosé sous les coups, les douze du barge
Aux partisans épars de l'inouïsme
Peintres de l'évidence, auteurs entres les isthmes
Entre le vent réel et la plage blanche
La pièce tombe d'une centaine de manches
Entre les lettres des histoires en suspension
L'abandon de soi dans le simple don
Il parle, il parle, comme un nouvel océan
mugit, frappe, remue des mots de géants

De l’inquiétude qui saisit, absolue
Le voyage sacré d'où l'on ne revient pas
Les mystères planétaires sans planche de salut
Des métamorphoses corticales sans trépas

Pour nous, mortels égratignés par l'Immense
Gueulements sourds ravagés par les vers
Élevés dans la science et la pure conscience
Dans des villes de sang et des arbres de fer

Où la Révolution révélée est enfin achevée
Celle des Tigres Pourpres, des chasseurs d'encre,
Riches d'avalanches de poèmes statufiés
Navires d'or carmin traînant leurs ancres

Malgré les freins, partir pour démontrer
L'être, partout et en dehors de tout
Loin des limites, sur les orbites cyclées
Partir dans la fureur d'un dieu en remous

Après - l'air pur séchera comme un feu la peau
Celle des lépreux à l'âme ascendante
Engagés dans la vie comme un premier mot
Pour éviter aux discours les bouches qui mentent

Malades désagrégés de la Science Poétique
Mémorielle et continue, pétrie de vérité !
Un remède à la vie dans tout historique
Pour les habités qui l'écrivent en sacrifiés

Comme mal nécessaire au temps rongeur
Piédestal lettré se muant en utopie
Les poèmes de science deviennent des rêveurs
Et ouvrent les portes de la Léproserie.


Dernière édition par Mario le Dim 27 Déc - 22:12, édité 1 fois
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Mario
Ecrivain
Mario



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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeDim 27 Déc - 22:11

Scandale du Réel


L'ouverture du lieu à la sublunaison
Répond aux mouvements célestes, mathématiques
Fabuleuses, où le nombre se fait moissons
Pour nourrir, grains de raison, les lunatiques,

Aux enfants magiques, aux mains des véhicules :
Locomotives & fontaines & missiles & musées
Nucléarisant les poils de bêtes homoncules
Qu'on entend de tous bords, en grincements pousser !

Même à l'ivresse funambule sur nos crêtes
Acérées par les arbres-bretelles de la meute...
Les cimes, tarmac des rollers qui n'arrêtent
Ni le chant des routes ni la foi du feutre !

Pour le parc des anges lancés dans un lac
De tambours & de chœurs & d'orgues-CBD
Pulsant l'envol des derniers dieux mis en sac
Une pluie sucrée arrose les peaux attiédies...

Les membres velus des faunes aux reflets lunaires
Déguisés par le cirage des grandes surfaces vides
Où les charognes charrient des hauts-parleurs fiers
Afin d'hurler l'histoire des outres-terres morbides ;

Des définitions de l'être renouvelé par la mort
Entre les pancartes nominatives, vendeuses d'écrits vaines,
Néons gluants / lumières liquides / cristaux d'or
Cousent sur la page quelques mots de laine :

: Parmi deux éveils, dans la torpeur du lourd corps
Au lever d'un lent soleil rasant, bien bas de ciel
La jauneur lisse le sable d'une timide tiédeur encore
Où des oiseaux fous envoient au large un gospel

Le son ne revient jamais, sinon luttant dans les grains
De l'espoir du poète qui s'étend las dans le vague
Les fibres de toute réalité, une suspension du divin
Annoncent le savoir entier enroulé dans sa bague
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Princesse Alice

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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeLun 28 Déc - 23:43

Je vois pas la différence de finitude entre les deux textes, peut-être refaire des passages sur ce qui plait pas...

"La jauneur lisse le sable d'une timide tiédeur encore"
C'est fait exprés l'inversion adjectif/substantif à l'anglaise ?
C'est plus coulant il me semble avec "tiédeur timide".

Le passage est beau !
Avec une petite virgule aprés "divin" il me semble !!
Smile


"Cousent sur la page quelques mots de laine :

: Parmi deux éveils, dans la torpeur du lourd corps
Au lever d'un lent soleil rasant, bien bas de ciel
La jauneur lisse le sable d'une tiédeur timide encore
Où des oiseaux fous envoient au large un gospel

Le son ne revient jamais, sinon luttant dans les grains
De l'espoir du poète qui s'étend las dans le vague
Les fibres de toute réalité, une suspension du divin,
Annoncent le savoir entier enroulé dans sa bague"






Je me remercie du partage, parce que je le vaux bien...

Et merci toi aussi !
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Mario
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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeMar 5 Jan - 22:25

L'Homme-Camaïeu




Calicot l'aventurier
Faisait calembredaines
La caracole pressée
Pièce à la fontaine


Allant de villes en villes
La bourse sitôt vidée
Jouait pour mille et mille
Citadins sidérés

Devant ses couleurs
Des perroquets bavards
Simples enfants du bonheur
Restaient tard le soir

Pour un final en contrepointe
Où le Roi était moqué
En singe nu dont sa pointe
Se mollissait par pitié

Le régent à tous vents
Fit réception de nuages
Un banquet d'ouragans
Mangea, bouffi d'orages

Jusqu'à dénoncer Cali
Qu'oriflammes accueillirent
Aux remparts de la nuit
Où les couleurs s'enfuirent



Calicot l'aventurier
Faisait calembredaines
La caracole pressée
Pièce à la fontaine


Questionné aux cachots
En moult sophismes
On piégea l'autre Coco
Fort en aphorismes

Jusqu'au Roi déplacé
Pour tutoyer l'animal
Écorché, tiraillé, rossé,
Sans penser à mal

L'homme-camaïeu inspira
Des paroles prophétiques
Un vers brutal à tout va
A la beauté phonétique :

" - Je représente toute fin
De ton système ficelé
Absurde au sens commun
Je parle en révolté...

Je commande les nuances
Les formes et les odeurs
Quand l'âme se fiance
Aux sens d'un seul cœur !



Calicot l'aventurier
Faisait calembredaines
La caracole pressée
Pièce à la fontaine


- Enfant de l'universel
Et chanteur sidéral
Né de la terre, de l'eau, du sel
Touche ma peau minérale !

Créateur dans ton néant
Je crache le rire et l'amour
Les baisers bleus de l'amant
Les soupirs des dames d'atour...

Contre ta morale contingente
Et les places des villages,
Je rends les âmes diligentes
Bercées d'enfants sages

Je troue les fronts murés
En libérateur de conscience
Et même tenu emmuré,
Je te parle encore en science !

Car, Roi des niches ouvertes !
Ton savoir n'est que couronne !
Tu règnes sur nous, certes,
Mais tu ignores bien qui sonne !



Calicot l'aventurier
Faisait calembredaines
La caracole pressée
Pièce à la fontaine


- Les puissances musicales
Qui animent toutes tes foules
Que tu cherches, ô Magistral
Idiot sûr de tes moules !

Le monde est vibration
Impossible à conquérir
Par tes armées et ta nation
Tes idées sont à définir...

Quand je chante la nuit
Tout ce qui se tient
Hors de toi, bien gratuit,
Caché de la vue des chiens

Le spasme sous le ciel
Le rauque souffle du vent
Les rires de ta Citadelle
Venus des jeux d'enfants !

Alors crève-moi les yeux -
Je suis l'iris suprême !
Prends mes mains, malheureux -
Mon sang n'est qu'un poème !



Calicot l'aventurier
Faisait calembredaines
La caracole pressée
Pièce à la fontaine


- Sans mes jambes, je volerai !
Sans mes bras, je chanterai !
Sans ma voix, je marcherai !
Sans ma vie, je survivrai !

Car le peuple bétaillant -
Mes semblables - que tu enchaînes
Célébreront en bataillant
Mes théâtres à la chaîne

Par des feux d'artifices !
Des soleils de folie douce !
Mes meilleurs maléfices
L'or en fusion à la terre rousse !

Toi ? Tu hoquetteras !
De la douleur solitaire
Comme le marcheur sur du verglas
Tu glisseras sur tes gens fiers

Sur le métaphysicien doux,
La femme de chambre de pot,
Les enivrés devenant flous,
Le colporteur au gros dos !



Calicot l'aventurier
Faisait calembredaines
La caracole pressée
Pièce à la fontaine



- Tous t'ignoreront, Superbe
Ridicule au costume froid !
Même les soldats et la gerbe
Auront peur ou crainte de toi,

Et dans ma tombe de roses
Je rigolerai de te voir glacé
Dans le sang, rouge morose
De ton royal trou fané !

Calicot après confesse
N'avait nulle peau à lui
Ni des joues ni des fesses
Rien de sa peau refroidie

Lancée, haillons d'âme
Sur les chemins des malades
Les grottes et les bouges infâmes
Où la vérole est juste fade

Pur esprit en souffrances
Muet d'horreur, de vilenies
Il s'arrêta à la balance
du Juge de la Léproserie...



Calicot l'aventurier
Faisait calembredaines
La caracole pressée
Pièce à la fontaine
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Mario
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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeSam 16 Jan - 15:46

Le Trait retrouvé




L'écriture passée à la surface
en bonds, en ricochets, claquements de doigts
dans une fonte fragile, ç'avait le goût entêtant, persistant :
forêt de feu, cris amoureux, jusqu'au final
brasier sonore

l'entente tendue d'un point a vers tous les horizons
sans aucune tangente
sans que les vitrines ne téléphonent d'urgence, à nos désirs
l'entente, éclairée parfois par les néons
cabocheurs
là où passe le pas, là le parvis des boutiques
torticoliques

on vide les archives des horloges
comme le font, à l'onde des soirs, les pukeurs dockers
on jette les thermos au bord des rades
s'impersonnalise de puanteur stable
rassurés
susurrants
l'odeur chaude et rance
s'installe
dans le foyer mitoyen de la grande misère des peuples

au petit matin l'opium des salons s'échangent
entre les momies redressement
du bouton
- deux -
l'uniforme léger
une bouteille de dynamite dans la poche
et l'espoir au col
> mourir sur une barricade tenue par la foule <
quand la ville gémit, liquidement sirupeuse, suante dépressive
une longue plainte de soi qui respire et expire
le gaz assassin comme un baiser froid

la vision prisonnière d'une stase stérile
alors ils passent, hors du corps,
déguisés d'ignorance =
mon pire cauchemar + ma création-abreuvoir =
petits soldats de plomb défilant sur une marche poétique
sous les arcs alexandrins, sous les carrousels des louves =
la légion vénitienne



oh on a perdu toutes les empruntes
pourtant l'identité était marquée comme un bétail sacré
au marteau-piqueur – la subtilité du monde cuisine équipée
tracée à la craie
marelle en mouvement, ludique de saut en saut
aléatoire affabulatoire migratoire

on avait roulé avec le toit ouvrant de nos crânes
l'amour livré en pipeline droit vers les montagnes éternelles
les neiges qu'on sniffe
pour s'embrasser ensuite dans le blizzard
enveloppé dans l'écharpe de ta langue
on avait tourné des mythologies nouvelles
entre le pli des nuits sales
entre les cliquetis de ciel
nos yeux de buvard qui ont fini la traversée des globes
pour se trouver, en réception choquante
de l'un et de l'autre
loin des époques
barbares,
éloignés des épopées
idiotes

puisque le dessin qui parle directement sur la brèche du monde arrive
nous parvient en relais radio avion long courrier
recherche l'âmes-sciences
et peint le tableau du Trait retrouvé

avant ça, l'Univers déclarera lui aussi son dépôt de bilan
puisque les anciens explorateurs
sonnent
résonnent
disparaissent devant les portes d'hôtels
et leurs surnoms paraissent sur le sable pour mieux s'enfuir
en guise de conclusion

où nul n'entend en fond le chant astral des lignes
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Mario
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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeLun 30 Mai - 17:01

L'Hors-de-Voix et l'Hors-Venu






J'étais l'Hors-de-Voix
et j'ai attendu
attendu
que des sons poussent au fond
des cavités formant mon corps
que je ne maîtrise pas plus qu'hier
pas plus que demain
me dépassent aussi, je n'ai jamais su
je vous le dis, maintenant que je suis porté
ailleurs, à l'ailleurs, d'ailleurs en d'ailleurs
sur la civière des muets
à casser des cailloux d'air
à m'écorcher la gorge en poussant des cris
vides des hurlements d'handicapé
j'ai senti les grains de
ma peau
des bulles de sang
s'évaporer de colère en colère
rejoindre le silence, l'augmenter, me narguer
et, les ongles plantés dans la trachée
à tenter la dernière musique
j'ai vu cet orchestre barbare rire de moi
rire encore
jusqu'à ce qu'il me dise, tel le médecin de campagne
qu'il était jadis
"mais monsieur...vous êtes sourd"
ont dit ses yeux plein d'évidences
crevées

J'étais l'Hors-Venu
le jumeau de l'Hors-de-Voix
si celui qui partagea le corps bruyant
devint sourd à force de manger les sons
comme des assiettes décorées
avec soin, avec richesse
moi je suis celui qui n'est jamais venu
qui est resté là
protégé
enfoui
quelque part entre la peau et la vie
entre mon lit pulsé de sang
au chaud je suis resté
je n'ai jamais bougé
jamais vécu
et pourtant, l'Hors-de-Voix j'entendais
crier, hurler, à croire que tout
l'air du monde
était une scie qui coupait
dans la chair
toute tentative de bonheur
j'ai eu peur, et tandis que je sentais l'autre mourir
j'ai voulu, dans le cercle moelleux
mûrir partout
sans jamais vivre
je n'ai entendu qu'une seule fois dans ma
vie
avant
le voir, avec ses yeux
plein d'âges, de feux, de bastions
d'écoles avant lui, on m'a dit
écho étouffé
"tu finiras bien par sortir...petite voix"
après il m'est venu
l'homme de toutes les campagnes
aux cils battant les évidences
crevées
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Ghan Vo

Ghan Vo



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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeLun 30 Mai - 19:34

très réussi, le dernier. il y a là quelque chose comme une talentueuse exactitude. la vraie vie est ici.
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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeLun 30 Mai - 20:36

merci
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Mario
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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeSam 25 Juin - 19:42

L'Hymne Impossible



"Je dis qu'un poème ça ne vaut rien
ça tient de la bonne chanson, un morceau laissé
mort dans le charnier de ta bouche
tu le tords encore
pour faire gonfler la voile,
le corps des drapeaux flottant - dans la fin des gloires
au fond des portes cochères - des vétérans

je dis que les bons vers s'usent et s'amusent
les syllabes édentées rigolent encore dans leurs nuits
comme des vins mal vieillis
des vieilles ravinées
revenues de tout où la douleur prend vie
où rêvent, clapotis soudains, des croisières
sombres embrassées entassées dans les caves
des dockers insulaires, elles parlent doucement entre les murs qui mouillent
l'espace désert des quais et le temps moelleux

un poème ça vaut quoi ? répétait-il aux malades

aux marins vidés par les pêches nocturnes
aux grands larges
amis vagues et flous perdus dans des mirages d'oiseaux
balancés partout depuis les tripes
et la poudre des os
Tous les équipages emportés dans l'équipée
prise en photos
accrochés sur les bas-fonds
cerveaux navigant sur le roulis sauvage

Ils ont voulu former la plus belle musique d'ensemble
au nom des postérités sournoises
relever le mot, l'orner, le décorer, l'incarner
peut-être le posséder
ENSEMBLE
Au nom des princes poètes, des déshérités
Au nom aussi des marchands d'âmes, exilés
soldats des casernes, au nom des pays en feux
des dictatures de l'être, des clandestins des mots, criminels
ordinaires au nom des pyromanes du quotidien, solistes
furieux - au nom de l'ensemble des ratures dans la chair
Tous ont tenté de rejoindre d'un saut de ligne
le cours infernal de l'hymne impossible

Le poème gratuit, hurlait-il maintenant, à la veste de velours
de l'univers en haillons fabuleux, ma cape astrale,
et des pièces dans les poches pour les douanes des ports
dédiées à la surveillance des vies de tous les anciens mondes
à celles des filles, des beuveries universelles
pour les grands astrologues, les migrations imparfaites du langage,
profondes dans l'erreur, abyssales dans le sens
emmené, tout ce melting-pot, aux frontières limpides du profond-ciel...

Résonnent, en tant que musique solaire, les notes de cristal
les réfugiées de toute la complète histoire de l'être,
les gravures des vynils de l'histoire, les nationalismes de l'amour,
la patrie de la tendresse, et les terres du repos-caresse...

Perdus, perdus ! dans un dé à coudre en guise de monde
qui se réfugie, parce qu'il le faut, dans le camp des possibles encore
transformer et rejoindre, pour un essai, ou deux, ou the end
le cours cruel et infini - de l'hymne impossible
Il y a dans les grains de l'air et ceux de l'âme en guerre
la joie pourtant qui renverse les royaumes d'un soupir
les pensées foutues par les moissons du soir
les draps purifiés par toute la raison du monde
qui respire, l'entendez-vous ? et qui chantonne
d'un gémissement qui s'abandonne en frémissement

Ce petit bout d'espoir en vol, d'escales muettes, anonymes
plages lointaines sur les lèvres en pulpe de l'être aimé :
elles s'entrouvrent pour mieux plonger ensemble
dans le son
dans le
dans...

Je dis, un poème, ça ne vaut rien
et jusqu'au bout du mot formé dans le coeur de la dernière bouche
JUSQU’À LA FIN DES SIÈCLES
LA VIE EN RIMES."
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Princesse Alice

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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeDim 26 Juin - 21:01

Il est joli !

Merci du partage.

Et pas besoin d'épurer, oui en fait ça doit être ton style.

:/
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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeMar 13 Sep - 14:12

Eriatarka




Le moment est venu
pour l'Eriatarka sauvage
l'air pur promené en sortilège
cadencé sur les cimes des cactus
fabuleux
parfum qui se renifle, nifle
respire un instant installe en profondeur
promet des grains de cerveaux, granulés de l'être
en partance

tarmac du bas du dos virtuose classique
vers la nuque la montée
de l'avion pour un rêve
haute définition
il faudrait - au moment précis - des majuscules
à taille humaine
pour dire la puissance vitale quand elle est apparue

guide dans le désert
le corps comme boussole
autour, des araignées circulent depuis une rose des vents
et le cirque maquillé de toute la création
jusqu'au Soleil

la beauté du bloc opératoire
une chirurgie plastique poétique
fantastique
pour renouveler les sons cherchés
ramenés en drague
enroulé au sein d'une seule et unique bague
l'aile cassée
d'un coin perdu de l'univers
explosion continue
extension perpétuelle
étendue pas de géants
de ceux qui passent au fond du ciel
silencieusement terrifiants

la beauté aussi des géométries
particulières qui t'accueillent chuchotant l'abysse
de l’œil
puits ancestral, l'eau du corps
l'eau bouillonne
sur les planètes, les pores en fonctions réparatrices
il se lance des véhicules fusionnés
avec l'énergie qui ventile de nouveaux vents frais

elle parcourt les explosions neuronales au bord des orbites
papillons dessinateurs pour un tracé nouveau
les conceptions orbitales qui parlent par empreintes
d'un nouveau langage
une nouvelle constitution
et des lois poétiques pour parvenir à changer
la vie sans majuscules

demeure des crocs en sang de la meute ailée
l'Eriatarka sauvage a commencé
et sur le fauteuil du médecin-juge
s'opère une dernière révolution
le virage des êtres, nouvel aspect
en création - artifice
projection infinie dans les recoins des trous noirs
pour traquer, ça et là, dans un désert qui nous ressemble
les éléments partagés de nos réalités

entre quelques couleurs perçues différemment
pour donner de la voix
ne pas être d'accord, créer l'événement
au cœur du mot
puis mourir d'une crise cardiaque (poétique)
finir dans la latitude à température ambiante
de la morphine allongé oublié en état cérébral
proche, éteint progressivement tout près,
de la ligne d'horizon

avec comme dernier mot prononcé à la commissure de l'extinction
ô toi, la dernière voix
sauvage


"tu t'es réveillé sur le bord de l'univers" dit la voix
non pas sauvage, mais vieillissante. Puis elle se tait et opère
un animal esseulé pris dans un piège à loups
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Mario
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MessageSujet: Re: La République des Marche-Seuls   La République des Marche-Seuls I_icon_minitimeLun 2 Jan - 11:30

L'Usine à rêves


Il faut détruire l'Usine à rêves
et tenir ses survivants dans nos éternelles valises.
Elle forme, sur les rives éprises de brouillards
les berges des moulins à vers
désertées, des vies manquées le long du quai des Sciences
Poétiques, éternel mot valise, son survivant
ciel de fumées en chaque saison, ciel de vents contraires
l'Usine à rêves

Le château est devenue usine de productions
à mesure cadencée, à mesure recrachée
à mesure sur mesure, par roulements fabuleux lancés aux lointains
à la forge forcée des révolutions de l'énonciation
des poches d'univers parmi les pauses cafés, toujours affamées
d'absolu, trouées, bruyantes, fumée liquide,
relents des feux -
puissance des pages forçats
où commence pour la Léproserie le jugement terminal
de la vie marquée
au noir des outils, casquettes camouflant les cérébralités prolos

Avec des baies vitrées jetées sur l'imaginaire
des mondes fabriqués de pièces vides
des murmures propulsés avec la violence du mouvement originel
primogène mouvement
les accidents tenus contre les murs, dans un silence
exquis à la saveur de la brûlure, dans les interstices des peaux
en fusion un silence
d'enfants transis de faim

Les laboratoires créent encore, avec les mains en cloques,
perdus parmi les jungles de l'île concentrationnaire,
de la Forteresse immense, inarrêtable, la demeure de la Poésie,
là où les farines des moulins à vers modèlent la beauté
en goûts, couleurs, textures - odeurs d'émotions
géo-métriques
Repaire dans l'abîme, contre des pores autorisés
Refuge dérisoire, face aux désillusions comme des chutes en chaînes
à provoquer les réactions des mots chimiques
les efforts déployés dans les formules
dans la guerre interminable contre l'immense haut-de-forme
l'immeuble de velours / le propriétaire universel
le temps qui réduit en ruines l'idéal de l'Usine à rêves

Au volant de la conduite de quelques fragments
de nos lignes de vie fracassées -
utilisées comme instruments de percussions dans un instant
nos morcellements de joie
dans le but de partager d'insouciance l'impuissance entre les pôles
et les secrets jamais entendus à la surface des flots des Lofoten
inédits - à la face du monde
les lendemains tout frais d'hommages
d'honneurs sales
avilis
l'avenir qu'on salue a tué l'Usine à rêves
le bâtiment pris dans la lente ponte du monde
fait d'attente et d'ennui

l'Usine forme encore sur ses bords des erreurs
elle se construira quand le rêve renaîtra, encore,
quand il sera pur
sera mûr
par / pour les soirs d'espérance éclairés de simples guirlandes
mêlant dans le travail le feu et le rire
mélangeant la forge et le lit - et les mouvements éteints reprendront
dans le cirque et dans le fer
pour puiser la chair-soleil, les yeux-sables, les mains-montagnes
et le ventre du désert et son nombril d'oasis
les impasses aux lignes de fuites célestes :
le poète annonçant l'énonciation
car il est celui qui pratique le mot plus qu'un autre, untel bien-portant
sans la quarantaine salutaire, programmée,
en dehors du papier de vers qui nettoie toutes les convictions connues
dangereuses à vivre
Il peut détruire, ou vendre, ou relever,
d'un étage ou d'une poche ou d'une nouvelle Science
l'Usine à rêves

Vous, barbares passifs, impassibles destructeurs !
la pire espèce d'indifférence
Entendez les appels du Syndicat des Vers !
La puissance retrouvée du son dans sa belle viscosité
L'échappée des moments - relâchements - reprises
mâchonnement continu - retenu,
vapeurs essentielles diluées dans le fer
La lutte finale de l'énergie pure qui se déploie dans une fumée de brouillard
noir, l'énergie qui est le plus beau et riche des produits de ce monde
de l'Usine à rêves
(en faillite)

Cheminées, marteaux-pilons, hommes noirs et bleus, outils, claviers, forces mentales
potentialités surnaturelles, toutes les belles œuvres sont convoquées
celles qui sont ravagées, les tâches de la terre, les vagues suffocantes terribles
de cet océan d'enfers organisés
sur les murailles planétaires, atmosphériques, seul au sein du champ des lunes
l'Usine à rêves
invente dans le gris le turquoise nouveau des tropiques ternes
fabrique les nouvelles couleurs, les autres formes, les hors-de-cartes, les hors-le-vers,
tourne les mondes qui tambourinent ailleurs
entre d'autres mains
nos sœurs, nos signes, nos mains qui sont les nôtres
de tous les pas, de tous les pays
et par tous les pavés des peuples
au turbin, au charbon, au raclement des laves qui nous raclent les gorges
des Usines à rêves
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